Hier, c'était le 17 février.
Le jour de la signature chez le notaire de l'achat d'un appartement dans lequel toute ma petite famille va pouvoir se loger, un peu plus à l'aise.
Le jour aussi (le matin) de la signature de la vente d'un studio me servant d'apport pour acquérir ce nouveau logement.
Un studio que m'avait acheté mon père, il y a 25 ans, vaincu par ma détermination à monter à Paris pour travailler à la télévision. Il avait longtemps essayé de me dissuader de faire un métier qui pour lui n'en était pas un. Trop aléatoire. Et après 6 mois de fâcheries pendant lesquelles il ne m'avait pas adressé la parole, il avait fini par comprendre que mon rêve était plus grand que sa résistance. Et avec l'argent qu'il venait de recevoir de ses propres parents, il m'avait offert ce pied à terre, où tant de souvenirs se sont accumulés.
Hier, c'était le 17 février.
Et c'était aussi la date d'anniversaire de la mort de mon père, disparu il y a maintenant 9 ans.
La boucle est bouclée, semble-t-il.
De là-haut, je me demande à quoi il pense. Il doit se dire qu'il n'avait pas tout à fait tort d'être inquiet pour moi. On l'est toujours, de toute façon pour ses enfants.
Mais il avait d'autant plus raison qu'aujourd'hui, la situation est difficile.
Et force m'est de reconnaître que ce métier de scénariste n'en est pas tout à fait un. Parce qu'un métier, normalement, ça vous permet de vivre.
Le dessin animé c'est bien, mais pour l'instant c'est totalement insuffisant et les délais de paiement sont beaucoup trop longs. Il me faut donc aujourd'hui trouver d'autres pistes pour trouver de l'argent.
Serveur chez McDo, homme de ménage, soutien scolaire…
Je n'ai encore aucune idée de ce que sera l'avenir. Mais je n'en avais aucune idée non plus il y a 25 ans quand je suis monté à Paris pour poursuivre un rêve.
On n'est pas sérieux quand on a 17 ans. On est surtout très con.
Pas vrai papa ?
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5 commentaires:
Ouch, ça fait pas plaisir à lire... Tu peux toujours te recycler comme formateur de scénaristes.
Moi je suis prof... C'est presque le cliché, mais on est payé, au moins.
J'aimerais beaucoup faire ça.
Si tu as des pistes concrètes, je suis preneur.
Tu peux aussi faire lecteur de scénarios pour mettre du butter dans les épinards. Sans doute plus facile à trouver que formateur.
Très beau post, JC. Vraiment.
Les histoires tristes sont toujours les plus belles…
;)
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