31.1.12

The Truby Show



J'ai fait un séminaire Truby.

Je sais, dit comme ça c'est un choc, et beaucoup d'entre vous ne s'en remettront pas. Enfin surtout ceux qui pensent qu'écrire un scénario ça ne s'apprend pas, et qu'il suffit de s'installer à sa table avec une feuille et un stylo, et de laisser couler ce fluide inspirationnel génétiquement favorable que les autres vous envient.

Mais c'était bien. D'abord, le bonhomme est sympathique. Un mix entre un pasteur danois, qui ne doit jamais lâcher un pet même seul dans sa chambre, et un gourou du développement personnel que vous ne pouvez pas vous empêcher d'écouter, au cas où il révélerait tout à coup le secret d'une vie réussie.

3 jours à décortiquer les genres que sont la comédie, la Love Story, et le thriller/polar. Avec de nombreux extraits de films à l'appui, ce qui est bien pour constater qu'en effet, les plus grands films (bon, américains surtout, hein) ont été construits sur des principes solides, réfléchis, c'est-à-dire de façon consciente. Ces auteurs-là savent ce qu'ils écrivent quand ils écrivent. Ça fait peut-être la différence. Et qu'ils ont donc "appris". Ce qui fait que quand ils ont des idées d'histoires, de personnages, ils arrivent à en faire quelque chose "d'organique", d'architectonique, qui donne une cohérence, du sens, et aussi de l'émotion à ce qui pourrait n'être, sinon, qu'une suite de scènes molles et sans direction. Sans point de vue. Un truc dilué qui ne sait pas très bien où il va, et qui donc y va mal.

Bref, Truby file des outils, et surtout propose de regarder ce qu'on écrit comme quelque chose d'important, qui fait sens. Pas juste un délire d'auteur qui se ferait une psychanalyse à bon compte. J'ai pris des notes, j'ai compris quelques trucs. Après bien sûr, faut pouvoir les appliquer. Avoir des idées. Et ça, je sais, ça ne s'apprend pas. C'est sûr qu'apprendre à courir, dans des livres ou avec un prof, ça ne sert à rien si on est cul-de-jatte. Mais ça, vous le saviez, non ?

Bon, là où ce séminaire m'a fait le plus de mal, c'est qu'il m'a redonné envie, vraiment, de travailler pour le cinéma. Comme si je n'avais pas assez de problèmes comme ça.