27.1.07

Un long silence de fiançailles

Difficile en ce moment de trouver le temps d'alimenter ce blog. En fait, les journées s'écoulent à la vitesse de la lumière, pris que je suis par les séries sur lesquelles nous travaillons, Ced et moi.
Deux séries pour M6, dont une énorme, en volume et en investissement personnel, une série jeunesse sur laquelle nous sommes moins impliqués mais qu'il faut bien écrire aussi, et d'autres projets parce qu'il faut bien aussi préparer l'avenir.
Et surtout, des réunions, toutes les semaines, pour faire le point, pour se mettre d'accord avec les autres auteurs, la production, pour avancer tous ensemble.
Il n'est bien sûr pas question de se plaindre, et comparé à la même époque l'année dernière, je suis le plus heureux des hommes.
C'est juste curieux de voir à quel point les choses peuvent changer du tout au tout en un rien de temps.
Mes journées étaient quasi vides. Aujourd'hui 24 heures ne suffisent plus. Alors oui, j'ai parfois l'impression d'avoir un peu "épousé" ce métier, pour le meilleur et pour le pire…
Mais bien évidemment, je ne regrette rien !

14.1.07

Créer le dialogue

Vendredi matin, nous avions rendez-vous, Ced et moi, dans une prod pour parler d'un épisode de série jeunesse pour lequel nous venions de fournir une première version.
Discussion intéressante, notamment à propos des dialogues.

Ah les dialogues, on pourrait disserter longtemps là-dessus: faut-il que les personnages parlent comme dans la vraie vie ? Et quand ce sont des ados, doivent-ils s'exprimer à coup de "je kiffe trop ton sonblou" ou "j'ai grave la dalle" ?

Le problème, comme disait l'autre, c'est que le vrai peut parfois n'être pas vraisemblable, et que les personnages de fiction ont une vie qui leur est propre, assez loin de la nôtre même, si on y réfléchit bien. Toute la difficulté consiste alors à savoir comment leur donner de la chair, une personnalité, bref une caractérisation sans en faire des robots ou des caricatures. Vaste programme.

Pour accomplir cette mission, il y a plusieurs pistes possibles. Par exemple celle qui consiste à regarder encore et encore des (bons) films et des (bonnes) séries, pour s'imprégner de cette petite musique des mots, si particulière. D'ailleurs une chose m'a toujours étonné: quand je regarde une série américaine doublée en français, j'ai toujours le sentiment que les dialogues sont plus naturels que dans une série française, même bonne, où les acteurs parlent "nativement" en français.
Après y avoir longuement réfléchi, je pense que cela est dû au fait que, pour doubler un acteur étranger, en prenant soin à la fois de garder le sens de ses propos et de correspondre aux mouvements de ses lèvres, il faut forcément construire des phrases très simples, directes, sans emphases ni circonvolutions, bref se débrouiller pour faire passer "une idée par phrase".
Après, c'est la situation qui fait la force de la scène, c'est-à-dire la dramaturgie. Et là, force est de constater que les américains sont dans ce domaine plus forts que nous.
Alors faux débat le dialogue ? Ce serait juste une question de "pourquoi les personnages disent ce qu'ils disent, et non comment ils le disent ?",
C'est vrai en y repensant, que dans les pièces de Molière ou de Shakespeare, au hasard, les personnages ont tendance à tous parler de la même façon, qu'ils soient servants ou seigneurs. Mais en revanche, ils sont loin d'agir de la même façon dans une situation donnée…

Mais, situations ou pas, comme il faut bien arriver à faire parler ses héros, il y a une autre solution pour acquérir la musique du dialogue. C'est tout simplement d'en écrire, de pratiquer, encore et encore. Et magiquement, c'est vrai qu'on s'améliore, qu'on arrive petit à petit à polir des expressions à rallonge pour en faire des phrases efficaces et claires.

Le danger étant, par la suite, de s'habituer à cette facilité et tomber dans la virtuosité, la phrase pour la phrase, en oubliant l'histoire et ses personnages…

10.1.07

2007, version turbo

Bon y'a pas à dire, l'année commence en fanfare. Je ne vais pas vous faire le détail des séries et/ou projets sur lesquels on travaille pour n'effrayer ni vous ni les commanditaires.
Mais à force de réclamer du travail pendant ces deux dernières années, on a dû avoir les bons génies à l'usure et du coup ça déboule de partout !
Mais on va surtout pas se plaindre hein, ce serait un comble.

En tout cas, Ced et moi venons de mettre la dernière main à une continuité dialoguée d'une série jeunesse, et mine de rien, ça faisait un petit moment qu'on avait pas pratiqué à ce stade. Parce que les projets, les synospsis, les bibles, les pitchs et autres traitements c'est bien, mais rien ne vaut le plaisir de rentrer dans le vif du sujet, de donner chair à des personnages, de les entendre parler… C'est là que le métier de scénariste confine au divin, toute modestie mise à part, bien sûr.
Après, c'est juste une bonne gestion de l'emploi du temps. Je viens d'ailleurs d'acquérir un petit PDA dont je suis déjà amoureux…
Allez je vous laisse, mon téléphone sonne !

5.1.07

2007 !

Le temps passe incroyablement vite en ce moment. Et c'est bien. Mais du coup, j'ai moins de temps pour alimenter ce blog. Alors certes, je ne vais pas (encore) l'arrêter, comme mon compère Cedric, mais je risque de ralentir le rythme (bon, il était déjà pas très élevé me direz-vous...).

Des vacances en famille pour Noël et jour de l'An, et puis une reprise du travail qui affole les compteurs. Une grosse série, une autre grosse série, une proposition de faire les dirdecoll sur une autre, une option sur l'un de nos projets importants...
Je n'ai jamais autant apprécié qu'on me souhaite une bonne année, parce que j'ai l'impression que les voeux qu'on m'adresse sont, pour la première fois, en parfaite adéquation avec la tournure que prend cette nouvelle année.
Alors à mon tour je vous souhaite du bonheur, de la santé hein, sans quoi les choses sont quand même plus difficiles, et puis des projets, des projets et encore des projets, avec bien sûr, la réussite au bout.
Car se lever chaque jour en sachant pourquoi on se lève, c'est quand même le pied...
Bonne année 2007 à tous !