21.12.06

Tom, 1 an

Quand j'ai commencé ce blog, Tom n'était encore qu'un petit haricot dans le ventre de sa maman.
Une promesse.
Aujourd'hui c'est un petit garçon de 1 an, qui sait montrer où est sa bouche, ses mains, ses pieds et ses oreilles. Un petit être avec sa personnalité, ses envies, ses désirs, son amour.
Autant de mots qui je le sais, ne signifient rien ou pas grand chose tant que l'on n'a pas d'enfant.
Mais pour moi, Tom est une révolution, un miracle permanent, et quand les doutes se pointent à l'horizon, professionnels ou autres, il est celui qui rend tout cela dérisoire.

Bon anniversaire mon fils.

7.12.06

David Nolande peut continuer à rêver

Le cauchemardeux a cassé la baraque hier soir, avec plus de 30% de pdm. Un concept fort, de bons acteurs, des idées originales pour les intrigues, une mise en image digne du cinéma... merde quoi c'était si difficile ? Il a fallu attendre 2006 pour ça ?
Bon espérons que c'est bien parti, que David va faire encore de nombreux cauchemars (8 nouveaux épisodes sont déjà en route) et qu'il va surtout faire des petits, à savoir des tas de séries plus innovantes, originales et soignées les unes que les autres.

Parce que nous, on est prêts pour les écrire ;)

5.12.06

Retard

Mon projet de traduire un nouveau livre américain, cette fois sur l'écriture de séries 52 minutes, prend un peu de retard.
Dixit ne se lancera dans l'aventure que si je trouve un partenaire financier qui voudra bien y mettre des billes. Alors j'ai pas fait d'école de commerce ni de BTS force de vente, donc ça va être un peu compliqué de se lancer dans cette quête, mais je vais quand même essayer. Parce que j'ai vraiment envie qu'un livre comme celui-là existe en France.

Si certains d'entre vous ont des pistes, des contacts, des idées pour un tel partenariat, qu'ils n'hésitent pas à me le signaler !

2.12.06

Un pur moment

Il est des petits moments qu'on n'attend pas, des "expériences" qui vous cueillent avec surprise tout simplement parce qu'à force de tout considérer dans une globalité facile à appréhender, et donc rassurante, on en oublie qu'il n'y a que des exceptions, que des gens, des choses, des événements qui, s'ils se ressemblent parfois, n'en restent pas moins uniques.

Tout ça pour vous dire quoi ?
Que j'ai pleuré vendredi soir en regardant la Starac'...
Voilà, je vous entends déjà ricaner, emportés aussitôt dans ce que je viens de dénoncer, cette tendance immédiate, quasi automatique, à classifier, généraliser, balayant d'un revers de la pensée ce qui pourrait surgir de surprenant dans un programme concocté pour les foules béates et fatiguées par une semaine de travail.

La jeune Marina, que je découvrais pour la première fois au hasard de mon zapping (depuis Nolwenn, la Starac ne m'intéresse vraiment plus), entreprenait de chanter "Avec le temps", chanson mythique de Léo Ferré. Victime du syndrome "y'a quand même des limites", j'étais sur le point de zapper lorsque les premières mesures ont résonné dans le poste, et que la voix fragile et émue de la blondinette a entamé son parcours.
Et là, les amis, tout s'est arrêté. Ce n'était pas une star de la chanson qui se tenait au micro, une de celles dont la voix et la prestation rappellent qu'elle en est à son 10ème disque de platine, c'était une petite jeune fille dont la vie vient de commencer et qui défiait crânement une chanson a priori bien trop grande pour elle. La fraîcheur de son regard, rehaussant des taches de rousseur adolescentes, la fragilité de son timbre pourtant très juste, son incroyable engagement mêlé d'une simplicité désarmante, me renvoyaient soudain à mes doutes et mes joies, à mes souvenirs, à l'insupportable incertitude de toute chose, aux amours déçues, bref à tout ce que dit la chanson en des mots simples et magnifiques.
J'étais dans un état second, porté, ému, con de l'être et heureux de m'y abandonner. L'instant était parfait, un moment en suspension comme un cadeau imprévisible.
Peut-être aussi parce que, il y a quelques années, j'avais rencontré Léo Ferré. J'étais alors l'assistant de Jean-Christophe Averty, et je devais récupérer auprès du chanteur des bandes play-back, après un concert dans la petite ville de Moissac.
Après le spectacle, j'attendais, fébrile, dans ma petite chambre d'hôtel. Trois coups à la porte. J'ai ouvert. Il était là, les fameuses bandes sous le bras. On a bavardé 5 minutes, du show qu'Averty devait bientôt réaliser pour lui, de tout et de rien. Un homme dont la présence, la force d'esprit et la simplicité ont marqué le jeune couillon que j'étais alors.
C'est sans doute vers ce moment-là que Marina m'a renvoyé en express, alors qu'elle bouffait le micro de sa jeunesse en suspens, dans l'éternité des sons qui sortaient de sa bouche comme de l'amour et de la douleur en fusion.

On passe devant les choses, on consomme, on aime en gros, et puis en un pur instant, tout ça prend sens, se cristallise en une seconde d'humanité partagée, authentique.

Merci Marina, merci Léo.

C'est ICI

1.12.06

L'ego et les couleurs

Je n'ai jamais été très fort pour clamer, à qui veut l'entendre, que je suis le meilleur, que tout ce que je fais ou crée est frappé du sceau du génie...
Pourtant, adolescent, une phrase m'avait marqué. À la suite d'une déconfiture lors d'une compétition de tennis (j'étais un jeune champion alors !), déconfiture dont j'étais l'unique responsable pour avoir baissé les bras, vaincu par un manque de confiance assassin, un des responsables du club qui avait suivi le match s'était approché de moi. Clairvoyant quant aux raisons de mon échec, il m'avait dit: "Tu sais, pour la confiance, il y a un secret. Il faut commencer par dire du bien de soi, après ça se répète et on sait plus d'où ça vient."
Il y a des gens qui arrivent très bien à faire ça. Mon compère Cedric par exemple, dont j'admire souvent la capacité à s'emparer de son propre ego pour le hisser sur la colline, là où les autres pourront contempler le drapeau planté de sa confiance en son génie. Une arme redoutable pour résister aux frustrations d'un métier qui n'en manque pas (un vrai festival même), et qui peut en agacer plus d'un, y compris moi, parfois. Sauf que moi je peux comprendre, vu que je vis la même situation, et que je sais la nécessité , l'urgence parfois, qu'il y a à trouver des parades, des remèdes, toute une panoplie de défenses face aux attaques conscientes ou inconscientes d'un métier où l'on donne à juger l'intime de soi, à nu, livré aux refus plus ou moins douloureux, aux sarcasmes, aux indifférences, au petites cruautés qui font qu'à terme, l'usure et la frustration, encore elle, vous attendent au coin du bois.

Bientôt commence une semaine en pool d'auteurs, pour la série d'M6 sur laquelle nous avons été retenus. Et toutes les questions dont je viens de parler vont s'exprimer à plein. Qui est le meilleur, qui a les meilleures idées, qui va pouvoir le mieux les imposer, bref une bataille d'egos qui peut tourner au triomphe collectif, avec à la clé une série digne de ce nom, comme elle peut tourner au désastre artistique, chacun campant sur ses positions, niant à l'autre la simple possibilité d'être plus que l'autre, plus talentueux, plus imaginatif, plus convaincant, plus M6...

Nul doute qu'il faudra "commencer par dire du bien de soi", mais j'aime à penser qu'une aventure humaine, qui plus est artistique, peut aussi s'appuyer sur le respect de l'autre et de ses idées. Simplement s'autoriser à penser qu'on peut dans un même élan s'intéresser à soi et aux autres, aux autres et à soi, pour livrer cette petite étrangeté qui brille en nous, infiniment précieuse et fragile, sans laquelle rien, jamais, ne pourrait se faire de grand.