30.9.08

Seconde Seconde Chance

Pour faire mon devoir de scénariste, j'ai regardé la suite de Seconde chance, pour voir si ma première impression se confirmait.
Une première impression reste toujours une première impression (proverbe chinois) et je reste donc sensible au ton et au charme général de cette série.
Maintenant, force est de constater que passé la surprise, les lacunes commencent à se voir.
L'essai a du mal à se transformer, car on sent que les auteurs ne sont pas allés au bout de leurs ambitions. Et on sait tous, nous les auteurs qui travaillons dans le principe de réalité, que ce n'est pas forcément la seule faute des scénaristes. L'écriture d'une série est une longue aventure, je pourrais vous en parler pendant des heures… ;)

La sensation qui prédomine donc dans ces épisodes 3 et 4, c'est que le scénario tourné correspond à une V1. Chaque scène aurait méritée d'être retravaillée, pour qu'on en tire tout le "jus" dramaturgique. En l'état, les personnages prometteurs d'hier s'étiolent un peu dans des conflits qui ne démarrent pas, et Alice fait un peu du surplace.
L'intrigue B révèle encore plus ses défauts, car elle a moins de personnages derrière lesquels se cacher. Il manque au fils tennisman un antagoniste clairement identifié. On aurait aimé voir le joueur qu'il doit rencontrer et qui est susceptible de mettre une fin définitive à sa carrière. Sans la présence incarnée de cette figure inquiétante, on se désintéresse de la problématique de l'adolescent tourmenté.

Ce qu'a le mieux réussi la série, c'est de rendre immédiatement sympathiques quelques personnages clés (l'héroïne, qui tient majoritairement tout ça sur ses frêles épaules, la standardiste, le copain du resto italien…). Du coup, c'est surtout eux qu'on a envie de retrouver, en espérant à chaque fois que leurs aventures seront à la hauteur de l'attente qu'ils ont créée, par leur simple présence identificatrice.

Mais c'est là qu'on mesure le fossé qui sépare encore malheureusement la fiction américaine d'une certaine fiction française. L'exigence du récit, le bouclage de chaque scène, de chaque intention, la capacité à mettre la musique au bon moment, pour faire d'une scène un joli morceau de comédie ou un pur instant d'émotion. Ce que Desperate Housewives réussit à merveille.

Mais je salue l'initiative, l'effort de faire autre chose qu'un Plus belle la vie bis, l'effort d'apporter une fraicheur dans la réalisation, les décors, la lumière, le ton général…

Le progrès est en marche, et c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Les américains ont toujours été de merveilleux conteurs. Il nous reste à nous souvenir qu'à une certaine époque, nous avions aussi un savoir-faire en la matière. Un savoir-faire abîmé par des années de Julie, de Joséphine, et de tant d'autres femmes de lois. Ces véhicules d'idées démagogiques, tendant à nous faire croire que la vie est exempte de souffrances, y compris et surtout dans les commissariats. Cet opium du peuple pour les cerveaux disponibles.

Alors oui, tout le monde est encore un peu dans le brouillard, et avance à tâtons à la recherche de ses sensations, comme en convalescence. Mais j'ai le sentiment qu'au loin, la lumière brille, qui va nous permettre de recouvrer la vue…

Alice en est une des (petites) étincelles.

29.9.08

Une chance de passer la seconde ?

Pour faire mon devoir de scénariste, j'ai regardé Seconde Chance tout à l'heure sur la Une. J'avais déjà été alléché ce matin sur France Inter, par une interview d'André Beraud qui en parlait très bien. Pas de doute, ce gars-là a un truc en plus (que son prédécesseur). Un discours, une philosophie, une intelligence qui, je l'espère, vont marquer durablement l'avenir de TF1 en matière de fictions.

J'ai regardé, donc. Eh ben c'est vachement bien. Bon, ok, merci Ugly Betty, Deuxième chance et tout et tout, mais bon, qui copie sur personne aujourd'hui, hein ? Et puis quand c'est pour la bonne cause… J'ai dû afficher le logo pour vérifier que j'étais bien sur la Une. Rythme d'enfer, comédiens justes (parfaite la petite Alice, parfaite), décor somptueux, lumière chiadée, dialogues enlevés, ni trop premier degré, ni trop second degré, et des cliffs qui fonctionnent très bien. Bref, j'ai envie de voir la suite. Et ça, sur TF1, pour une série française, ça faisait longtemps que ça m'était pas arrivé…

Alors j'ose espérer que cet élan de modernité va faire passer un souffe salutaire dans tous les couloirs de toutes les chaines françaises. Plus belle la vie a soudain pris un sacré coup de vieux, et je me demande à quoi va ressembler notre cher Paris 16… Bref, pourvu qu'enfin, enfin, une autre fiction puisse s'installer durablement. Inventive, rythmée, drôle, émouvante, et bien interprétée…

Ouh là là, c'est pas rien quand même…

Quelque chose

Depuis la rentrée, l'attente (les attentes) est de mise, et cette nouvelle semaine sera dans la continuité.

France 2 sera-t-elle convaincue par les dernières modifications apportées aux V3 de GDM, et dans la continuité, aura-t-on le droit à une seconde session comme espéré, vers la fin octobre ?

Le projet personnel qui nous a tant excités, mon compère et moi-même la semaine dernière, séduira-t-il nos producteurs uniques préférés ?

Aurons-nous des nouvelles des projets envoyés à un autre producteur rencontré récemment ?

Vais-je regagner mon statut de N°1 mondial sur Top Spin 3 ?

Bref, est-ce qu'il se passera quelque chose cette semaine ?

Vous le saurez dans un prochain épisode…

22.9.08

Aix fan des séries

Bon ben voilà, ça y est, ma demande d'accréditation pour le festival Scénaristes en séries est partie. Enfin, c'est surtout le chèque qui a été le plus dur à lâcher dans la boîte. Parce que l'automne, c'est les feuilles (d'impôt) qui tombent, mais pas trop les billets…

Octobre sera sûrement mieux. Et pis au festival, on fait des rencontres, des producteurs à la recherche de pitchs inédits, des diffuseurs à la recherche de producteurs recherchant des auteurs avec des pitchs inédits, des comédiens qui recherchent des… enfin bref une mise en abîme vertigineuse, une sorte d'accélarateur des particules du PAF dont il va forcément ressortir quelque chose de positif…
Mouais…

Bon allez, ce sera l'occasion de boire un coup avec des camarades d'infortune et surtout de débiner les gens qu'on aime pas…
Et ça, ça n'a pas de prix…

Mouais…

15.9.08

Tournez manège

Allez, ça bouge, ça tourne, ça avance. Il suffit que notre producteur préféré (il paraît qu'il adore ça, alors j'en profite) nous lance un défi et la machine à inventer des histoires se remet en route.
C'est vrai que la télé bouge, qu'il y a des choses à faire qui n'ont pas encore été faites, encore faut-il des producteurs qui sentent cela et qui aient un vrai enthousiasme pour explorer des terres inconnues.
Makingprod fait incontestablement partie de ceux-à, et le pilote que nous avons pu visionner d'un de leurs nouveaux projets est la marque à la fois d'un vrai talent de développement, et de la capacité à faire exister concrètement un projet.

Bref, un bon rendez-vous qui m'a fait du bien aux idées.

Si on ajoute à cela le fait que Tom a réussi hier a attraper son premier pompon au manège (mon fils est un winner !), on peut dire que la rentrée a enfin commencé…

11.9.08

Ma série idéale

Ce serait une série feuilletonnante que j'aurais écrite avec mon compère Cedric.
Ce serait une série où les personnages peuvent se montrer tour à tour sérieux et légers.
Une série où les dialogues aideraient les comédiens à se sentir bien pour incarner ces personnages tour à tour sérieux et légers.
Des dialogues qui ne seraient donc pas sortis d'un bottin ou d'un ordinateur, mais qui glisseraient avec facilité, douceur, et une petite pointe en l'air de temps en temps
Une série avec du rythme, c'est-à-dire dans laquelle on ne verrait pas forcément les personnages sortir de la pièce, après s'être dit "Salut et merci", "De rien, ça m'a fait plaisir", "Allez à la prochaine" "C'est ça à bientôt".
Une série qu'on aurait envie de retrouver chaque jour, parce qu'elle parle de nous, de la vie, de l'amour, de la mort, des choses qu'on ne sait pas se dire, des choses qu'on sait trop bien se faire, et tout ça sans plomber l'atmosphère, en nous faisant rire même au passage, de nous et des autres.
Une série qui aiderait les gens à s'aimer, à comprendre d'où ils viennent, à imaginer où ils vont, sans en avoir peur, sans en faire tout un fromage.
Une série qui changerait l'humanité parce qu'elle rendrait les hommes (et les femmes) meilleurs, et leur donnerait envie de transmettre à leurs enfants l'idée que la vie est belle même si on va tous mourir.
Une série qui nous fasse vivre des moments beaux comme un enfant penché sur une fontaine un soir d'été, comme une île entre ciel et terre, comme le vent qui soulève les perruques des vieux beaux sur les terrasses ensoleillées.

Une série… une série… Enfin, vous avez compris l'idée quoi.

Ah, juste un truc pour finir, qui n'a rien à voir.
Avec Cedric, on est passé sur le tournage de P16.
Voilà.

5.9.08

Un petit moi

Non, ce n'est pas une erreur d'orthographe, je ne veux pas parler de septembre qui promet effectivement de rester dans les annales comme un petit mois sans trop d'argent ni de boulot.
Je veux parler de mon fils, Tom, avec la naissance duquel j'avais ouvert ce blog il y a longtemps déjà.
Tom a grandi, il aura 3 ans en décembre, mais surtout, il vient de faire sa première rentrée scolaire.
Un moment toujours important dans une vie, celui où l'on quitte pour la première fois le cocon parental pour se retrouver plongé avec une trentaine d'inconnus, dans une école aux dimensions inquiétantes.
Alors bien sûr, Tom a pleuré quand il s'est rendu compte qu'on allait le laisser là, qu'il allait se retrouver tout seul pour affronter la meute des autres.
"Pourquoaaaa ?" m'a-t-il lancé ravagé par les larmes, avec un regard culpabilisant.
Du coup, maintenant, chaque nuit je revis ma propre rentrée en maternelle par Tom interposé. Je le vois perdu, triste, au milieu d'une cour balayée par un sale vent d'automne, je le vois dans la classe, inquiet de l'étrangeté des autres, je le vois jeter des regards désespérés vers la fenêtre, essayant d'apercevoir les éclats de la planète lointaine d'où il serait tombé…
Et à en juger par le malaise qui m'étreint chaque fois que je me réveille, je me dis qu'à travers lui je revis effectivement un scénario que j'avais oublié depuis bien longtemps.
On est peu de choses quand même, et puis surtout, on n'est jamais tranquille. On croit avoir remisé ses vieilles émotions dans un placard fermé à double tour, et crac l'arrivée d'un enfant vous fait repartir pour un tour.

Mais bon, hier en rentrant de l'école, mon petit moi m'a dit ": z'aime bien moi la cantine".
Tout n'est pas perdu…