26.2.10

Graine de merde

L'annonce est tombée hier, le jour de mon anniversaire. Graine de maire, la série 26x26' dont nous avions dirigé l'écriture Cedric et moi sous l'égide de Makingprod, vient d'être officiellement enterrée par France 2. Plusieurs raisons à cela, sur lesquelles je n'ai pas envie de m'étendre (et je ne les connais surement pas toutes). Au premier rang, très probablement la suppression de la publicité, décidée de manière totalement arbitraire, et qui a jeté la panique chez FTV (comment va-t-on faire pour financer des projets ? on gèle tout !). Ensuite la suppression incompréhensible de la case jeunesse de France 2, KD2A.
Avec cette situation maintenant ubuesque, où la chaine nous assure qu'elle aime toujours autant la série, mais qu'il n'y a plus de case pour la diffuser…

Bref, c'est bien sûr pour nous une véritable catastrophe industrielle, et la série noire continue comme si quelqu'un, là-haut, voulait me dégoûter de faire ce métier.

Y arrivera-t-il, c'est le suspense de l'année 2010…

25.2.10

Date (encore)

Bon, aujourd'hui, c'est mon anniversaire.
Je m'étais dit, tiens c'est l'occasion de faire un post sympa, un peu en forme de bilan, où je reviendrais sur quelques dates importantes de ma vie, professionnelles et personnelles, avec un ton mi-ironique mi-détaché.

Et puis, rien ne vient.

Je me demande si ce n'est pas parce que je trouve les anniversaires de moins en moins drôles… ;)

18.2.10

Dates

Hier, c'était le 17 février.
Le jour de la signature chez le notaire de l'achat d'un appartement dans lequel toute ma petite famille va pouvoir se loger, un peu plus à l'aise.
Le jour aussi (le matin) de la signature de la vente d'un studio me servant d'apport pour acquérir ce nouveau logement.
Un studio que m'avait acheté mon père, il y a 25 ans, vaincu par ma détermination à monter à Paris pour travailler à la télévision. Il avait longtemps essayé de me dissuader de faire un métier qui pour lui n'en était pas un. Trop aléatoire. Et après 6 mois de fâcheries pendant lesquelles il ne m'avait pas adressé la parole, il avait fini par comprendre que mon rêve était plus grand que sa résistance. Et avec l'argent qu'il venait de recevoir de ses propres parents, il m'avait offert ce pied à terre, où tant de souvenirs se sont accumulés.

Hier, c'était le 17 février.
Et c'était aussi la date d'anniversaire de la mort de mon père, disparu il y a maintenant 9 ans.
La boucle est bouclée, semble-t-il.

De là-haut, je me demande à quoi il pense. Il doit se dire qu'il n'avait pas tout à fait tort d'être inquiet pour moi. On l'est toujours, de toute façon pour ses enfants.
Mais il avait d'autant plus raison qu'aujourd'hui, la situation est difficile.
Et force m'est de reconnaître que ce métier de scénariste n'en est pas tout à fait un. Parce qu'un métier, normalement, ça vous permet de vivre.

Le dessin animé c'est bien, mais pour l'instant c'est totalement insuffisant et les délais de paiement sont beaucoup trop longs. Il me faut donc aujourd'hui trouver d'autres pistes pour trouver de l'argent.
Serveur chez McDo, homme de ménage, soutien scolaire…
Je n'ai encore aucune idée de ce que sera l'avenir. Mais je n'en avais aucune idée non plus il y a 25 ans quand je suis monté à Paris pour poursuivre un rêve.

On n'est pas sérieux quand on a 17 ans. On est surtout très con.
Pas vrai papa ?

9.2.10

Tout un programme

Dernière news en date:
Notre série Graine de maire (dont je rappelle que les 26 épisodes de 26' sont écrits depuis des mois) est toujours dans les tuyaux chez France Télévisions.
Ça ne veut pas dire que ça se fera, mais ça ne veut pas non plus dire que ça ne se fera pas.

Donc en résumé ça ne veut rien dire.

Ce qui est plus intéressant, c'est la cause de ces tergiversations.
En fait, à FT, c'est apparemment la guerre ouverte entre les responsables de la fiction et les responsables de la programmation. Ces derniers détestant ce que mettent en chantier les premiers.

Et quand à la programmation ils détestent une série, il leur est tout loisir de la saboter à la diffusion. Dernier exemple en date Le chasseur, baclé en 2 soirées de 3 épisodes.

GDM est donc une série soutenue par la direction de la fiction, mais attaquée par la programmation qui ne sait pas quoi en faire, faute de case pour diffuser du 26'.

Ça vous paraît incroyable ?

Vous avez raison, ça l'est.
Et pourtant…

8.2.10

Conseil de pro

Chaque jour, j'ai l'espoir que mon blog va prendre les allures d'un blog de scénariste définitivement professionnel, à l'instar de celui de Marc Esposito en France, ou de John August aux USA. J'y raconterais un parcours plein de scénarios en train de s'écrire et de films en train de se tourner, vous faisant part de mes réflexions sur l'élaboration de mes futurs projets, pour lesquels telle ou telle star serait déjà pressentie. Un blog aussi, distillant quelques précieux conseils aux apprentis-scénaristes, sur la manière de perfectionner l'entrée en matière d'une scène, d'améliorer les descriptions de l'action, ou de peaufiner un dialogue pour qu'il soit percutant.

Mais aujourd'hui, je pourrai seulement vous dire que la pire difficulté de ce métier n'est pas d'essayer de placer un projet, ni de recevoir 15 pages de notes débiles à propos du dit projet.
Non, le pire, quel que soit l'intérêt de ce que vous écrivez et la qualité de la maison de production qui vous l'a commandé, c'est d'arriver à se faire payer.
Dernier exemple en date, dans le domaine de l'animation, dont je découvre décidément chaque jour les nouveaux codes: les scénaristes sont payés à la fin du mois, comme les salariés de l'entreprise. Et peu importe que dans les contrats cela ne soit nullement mentionné. Peu importe qu'il y figure des échéances avec des dates de rendu des textes.
Même si vous rendez votre travail le 1er du mois, vous serez payé le 31…


Au fait, si vous cherchez des conseils pour améliorer votre scénario, repassez un peu plus tard. Pour l'instant, j'essaie surtout de récupérer mon argent….

5.2.10

Réanimation

Comme disait Bertolt Brecht, dans la vie il y a des hauts et des bas. Si si, il a dit ça. Un soir où il était encore bourré, dans une gargote où il cherchait sa mère sans trop de courage.

Bref, je vis en ce moment une démonstration implacable de ce théorème.
Côté vie privée, je suis dans un épisode de 24, avec des cliffs de ouf et des rebondissements inattendus. Avec des vrais méchants, des alliés, une quête, des arc transformationnels… Tout Lavandier et Truby, dans la vraie vie. En fait, j'achète un appartement, et ça se passe difficilement, et je ne sais pas si ça finira bien.

Côté vie professionnelle, ça va un peu mieux. L'oxygène est venu non pas de la fiction télé à proprement parlé, mais de l'animation.
J'avais pris quelques contacts en décembre, et à ma grande surprise, les choses se sont enchaînées avec un certain bonheur jusqu'à maintenant.
Bon, là où ça pèche encore un peu, c'est que le dessin animé c'est sympa à écrire, mais c'est pas très bien payé. Non pas que les tarifs soient infamants, mais c'est surtout du format court.
Bref, c'est une nouvelle aventure qui commence, dans un univers dont je ne connaissais pas les codes et que j'apprends peu à peu à cerner.
Avec en écriture un scénario de 13' pour une série, une bible commandée par une autre boite pour un projet court de série 3', et en attente, le démarrage d'un autre projet avec une troisième boite.

Je passe donc des affres de mon projet personnel d'appartement, aux satisfactions de l'écriture pour enfants.

Un peu comme un verre glacé qu'on remplirait soudain d'eau chaude.

Espérons que ça ne pète pas.