19.10.09

Pause


Ce blog va connaître une petite pause de quelques jours.
Trop de travail, pas le temps de tout faire.

À très bientôt !

7.10.09

Sens et émotion

Mes deux dernières journées, outre la visite d'appartements, ont été consacrées à la rédaction de la V2 d'une bible. La reprise en main d'un projet à la demande de notre producteur préféré (j'en ai déjà parlé ici).

Et je me suis aperçu encore une fois, peut-être de façon plus sensible encore, que rédiger des bibles, des résumés, des synopsis, des fiches personnages, était un travail en soi, presque une spécialisation. Et que le fait que cela ne se transforme pas toujours en scénario, en continuité dialoguée puis en film, pouvait aboutir à une certaine frustration

Car qu'est-ce que doit dégager un scénario ? Pour moi, (au moins) de l'émotion et du sens. Et ce qui prévaut dans la rédaction d'une bible, un document quand même plus destiné à vendre le projet à un diffuseur ou un producteur, c'est surtout le sens. Bétonner le concept, donner une idée claire des enjeux, présenter une palette de personnages qui puissent, réunis dans l'histoire, apporter une cohérence, une logique architectonique.
Bref, écrire des bibles, c'est rationaliser, faire appel à l'hémisphère gauche de son cerveau.

Et l'émotion ? Eh bien justement, elle est l'enfant pauvre. Car comment faire naître un frisson, un sourire, un sentiment esthétique, dans cet édifice filaire où la chair manque terriblement ? Moins un travail d'écriture qu'un travail de rédaction, au sens scolaire du terme, l'élaboration d'une bible n'autorise que très rarement l'échappée belle vers ce pour quoi nous écrivons: le privilège de créer du vivant.

Et ça, forcément, c'est pas trop marrant.

23.9.09

Du conflit, du conflit, du conflit

Hier soir, France 2 a battu TF1 en audience, avec 7 158 000 de téléspectateurs.
C'est une victoire historique pour la chaîne, certes, mais c'est surtout la victoire de la dramaturgie. Du conflit en masse, des objectifs très forts, des enjeux extrêmes, des protagonistes courageux, des antagonistes terrifiants, des victimes, des victoires, des pertes et des défaites, des alliances et des trahisons, des rebondissements, et la vie qui vibre sous toutes ses couleurs, de l'angoisse à la frustration en passant par le déchirement des séparations, la perte de ceux qu'on aime, l'inquiétude, la faim, le froid, le regard perdu des enfants…
Tout cela raconté à un rythme d'enfer, sans temps mort et avec une extrême clarté.

Et qu'est-ce qui, dans l'Histoire, fournit tous ces éléments ? La guerre bien sûr. Le conflit extrême. Et ce n'est pas non plus un hasard si la série de Frédérik Krivine, "Un village français" a si bien marché et va continuer de le faire le mois prochain.

Alors, à quand tous ces "ingrédients" dans les fictions françaises non guerrières, pour ressentir les mêmes émotions, avec le courage d'aborder la gravité de la vie et l'extrême fragilité de notre condition ? À quand la fin des enjeux mous, des personnages jamais véritablement en danger, des méchants quand même pas trop méchants et des histoires qui ne font vibrer ni ceux qui les écrivent, ni la vie des personnages, ni celle de ceux qui la regardent ?

À quand ?

En progrès

Début de semaine plus actif que les précédentes, avec plusieurs rendez-vous.

Des rendez-vous auxquels je me rends désormais sans mon compère Cedric, puisque celui-ci s'est exilé au soleil (sauf ceux pour lesquels il remonte spécialement à la capitale, comme ce sera le cas la semaine prochaine).

Lundi, c'était avec la productrice d'une grosse boite qui fait plein de choses pour la télé. Entretien sympathique, je lui pitche quelques projets que j'avais apportés. Au moins deux ont attiré sa curiosité et je l'espère, son intérêt. En me quittant elle m'a dit "vous avez bien fait de venir me voir". C'est bon signe ça, non ?

Et hier, c'était un rendez-vous avec mon agent. Rendez-vous téléphonique puisqu'elle travaillait depuis chez elle, affaibli par un petit problème de santé.
Elle avait néanmoins lu un projet qu'on lu avait envoyé (à la base un long métrage qui traînait dans les cartons de Cedric depuis longtemps, et pour lequel j'ai proposé un traitement en 26'). Elle a trouvé ça "vachement" bien, et voulait qu'on le fasse tourner pour que les producteurs voient comme on est drôlement bons. Et justement, c'est un des projets sur lesquels la productrice de lundi avait tilté. C'est bon signe, ça non ?

En tout cas, mon agent, emballé par ce projet et par un autre de format court qui est déjà en lecture dans les chaines, m'a lâché un "vous avez fait des progrès" qui m'a fait sourire.

Après tout c'est peut-être vrai.
C'est bon signe ça, non ?

18.9.09

On rentre ?

Des contacts qui s'établissent (merci Facebook), des rendez-vous pris avec des producteurs dans les 2 semaines qui viennent, des textes à vérifier pour savoir quelle version d'un projet on envoie, des déclarations du directeur de la fiction de France TV à la Rochelle laissant penser qu'il y a enfin une ligne éditoriale qui se précise…

Ça sent (enfin) la rentrée, non ?

16.9.09

Merci Nathalie !

Sur le site de Nidinfo, hier, un article intitulé 10 mauvaises raisons de vouloir devenir scénariste.
Je me demande si la rédactrice Nathalie Lenoir ne lit pas trop mon blog en ce moment, et si ça ne lui a pas inspiré cet article Ô combien déprimant !

Car c'est un constat amer qu'elle dresse à propos du métier d'auteur. Avant même de poser un stylo sur une page ou un doigt sur un clavier, il faut bien avoir à l'esprit que le scénariste a toutes les chances de mourir de faim, de ne pas être reconnu ni aimé, d'être obligé d'écrire les histoires des autres au lieu de celles qui lui tiennent à coeur, et que ce n'est pas lui qui risque d'emballer les nanas aux pots de tournage…

Moi qui essayait de garder un peu le moral en cette rentrée difficile, voilà un rappel à la réalité qui fait mal !

Merci Nathalie de nous aider à continuer à y croire ! ;)

14.9.09

Tenir

Une semaine calme en perspective, avant quelques rendez-vous la semaine prochaine (chez mon agent, et chez un producteur, pour tâter le terrain).
Les collègues scénaristes avec qui j'ai pu discuter lors de la soirée de présentation du Festival Scénaristes en Séries me disaient tous que la rentrée était difficile. Pas ou peu de boulot. La baisse de 30% des recettes publicitaires et l'échec des soaps d'access ont fait diminuer fortement le volume de travail. (à signaler à propos de soap que Paris 16 vient de sortir en DVD. Si le coeur vous en dit.).

Les diffuseurs sont en pleine tempête. Faut-il continuer à innover pour échapper à l'érosion de l'audience et à la fuite des jeunes téléspectateurs ? Ou faut-il se replier sur les anciennes valeurs que sont le polar et les comédies familiales en 90', sans trop de saveur ni d'odeur ?

La saison 2009/2010 est pleine d'interrogations.
Et la condition de scénariste plus incertaine que jamais.

Une fois de plus, il faut tenir, s'accrocher aux branches. En espérant que le vent ne nous emportera pas.

8.9.09

Scénaristes enserrés

Hier avait lieu au Forum des Images, aux Halles, la présentation du programme du 4ème rendez-vous des séries TV d'Aix-les-Bains, aussi appelé Scénaristes en séries.
Cette année, l'invité sera la fiction israélienne, et un certain nombre de questions seront par ailleurs débattues:

Comment renforcer le couple scénariste-producteur ?
Vu que la greffe n'a pas vraiment pris, faut-il jeter aux orties le format 52' ?
Peut-on faire des comédies drôles à la télévision ?
Les Web séries sont-elles l'avenir du scénariste ?
Peut-t-on dépasser les tabous qui pèsent encore sur le PAF, et écrire sur la politique, les médias, le show-biz, le sport, la sexualité ou la violence ?

Des thématiques intéressantes, et une initiative salutaire pour ouvrir le débat.

Mais hier encore, comme à l'occasion des précédentes éditions du festival, en voyant dans la salle tout le gratin du scénario français et un certain nombre de producteurs, je n'ai pu m'empêcher de me poser une question. Est-ce que tout cela n'est finalement pas aussi vain qu'un discours électoral, avec ses promesses, ses espoirs, ses grands thèmes abordés, mais avec cet indéfectible sentiment qu'une fois le débat retombé, tout reprendra comme avant ?

Car il y avait une fois de plus, un grand absent lors de ce rassemblement: les diffuseurs. Et comme ce sont bien eux qui font la pluie et le beau temps du Paf, eux qui décident du contenu des fictions, de leur forme, de leur originalité ou non, de leur format, du choix des réalisateurs, des comédiens…
Alors bien sûr, libérer la parole et organiser des débats est une excellente chose, mais tout cela ne pourra avancer que si tous les partenaires prennent part à ce processus et acceptent ensemble de prendre les risques nécessaires.

Et j'ai quand même l'impression que ça va prendre encore beaucoup, beaucoup de temps…

7.9.09

Sim (tiers)

J'avais imaginé une histoire pour lui. Une belle histoire qui aurait pu être son "Tchao Pantin".
Je l'avais envoyée à mon agent, l'avais pitché à un producteur.

Un projet qui me motivait.

Et voilà.

Moralité: ce n'est pas raisonnable d'imaginer des rôles pour des comédiens de 83 ans…

1.9.09

Bon pour la pub

Il y a une énigme. Une double énigme même. Quelque chose que je ne m'explique pas.
Quand je regarde les pubs à la télé (assez peu souvent en fait), je constate que les "personnages" sont interprétés par des comédiens français. Et qu'ils y sont, à 98%, excellents.
Ils jouent juste, les mimiques ou les expressions sont parfaites, en timing comme en intention… Bref, ils sont complètement dedans, et crédible Et ça fait mouche. On dirait vraiment des comédiens professionnels.

Alors la première partie de l'énigme réside dans le fait que je ne revois pas ailleurs, dans des séries ou des téléfilms, ces fameux comédiens.
Ils font quoi de leurs journées le reste du temps ? ils apprennent l'anglais pour jouer dans des séries américaines ?

Ou alors c'est que je ne les reconnais pas.
Parce que justement, la deuxième partie de l'énigme, c'est qu'on ne dirait plus les mêmes. Comme si en passant de la pub à la fiction, ils avaient soudain perdu (beaucoup de) leur talent…

Excellents dans les pubs. Mauvais (souvent) dans les séries.
Alors, la faute à qui ou à quoi ?… ?

(Bon, j'ai quand même une petite idée bien sûr…)

26.8.09

Réaliser

Avoir envie, c’est bien le maître mot dans un métier ou l’essentiel est basé sur la créativité. Et j’avoue qu’avant les vacances, j’étais dans un état de fatigue psychique et de ras-le-bol qui me coupaient toute envie, et donc aussi celle d’avoir des (bonnes) idées.
Un mois et demi plus tard, après la Bretagne et le Cantal, je me sens beaucoup mieux. Et les envies reviennent. Notamment celle de passer réellement, durablement à la réalisation. Quand je vois les années qui ont passé, je me demande d’ailleurs ce que j’ai foutu pendant tout ce temps. Alors que depuis mes 12 ans, c’était mon ambition principale. Un documentaire pour Arte et quelques courts métrages, et c'est tout. Donc message aux jeunes générations, arrêtez de procrastiner, de profiter honteusement du système des intermittents du spectacle pour ne rien glander. Un jour on se réveille, et on a rien fait de ce qu’on voulait entreprendre. Comme disait l’autre, «la vie c’est ce qui se passe pendant qu’on est en train de rêver à autre chose».
Alors bien sûr, c’est plus facile à dire qu’à faire. Parce que les places sont chères, qu’il faut un réseau dans lequel je ne suis pas (encore), et qu’il faut tomber sur les bonnes personnes au bon moment.
Mais il faut toujours commencer par faire connaître ses envies, pour que tout le monde soit au courant. C’est ce que je fais.
Et puis travailler. Ça passe par exemple par l’écriture d’un nouveau court-métrage. C’est ce que je fais aussi.
Et ça tombe bien, avant la rentrée sur le plan scénaristique, j’ai un peu de temps…

19.8.09

Suivez le(s) guide(s)

Sur l'excellent site Spin-Off.fr, à propos de Pigalle, la nuit (8x52')" pour Canal +, une intéressante interview de Hervé Hadmar, scénariste et réalisateur formant avec Marc Herpoux un talentueux binôme (d'ailleurs Marc, si tu passes par ici, on se boit un coup quand tu veux ;).

Il y a dans les propos d'Hervé Hadmar des phrases qui laissent songeur: "La chaîne nous a loué un appartement dans le quartier et les trois premiers mois, nous les avons passés à explorer Pigalle.". "Il faut savoir qu’avec Marc, nous fonctionnons comme ça : nous proposons des concepts. Les prods et les chaînes sont séduites ou pas. Elles nous commandent l’écriture ou pas."
"En ce qui me concerne, je refuse systématiquement les commandes. Le concept doit venir de nous et nous devons êtres les showrunners du projet."

J'avais du mal à croire cette liberté possible dans un PAF verrouillé et malade de ses peurs. Hervé et Marc sont en train de prouver qu'on peut acquérir une liberté en tant qu'auteur, et qu'effectivement "écrire et réaliser est un métier, produire et diffuser en est un autre".
Bien sûr, c'est pour Canal, bien sûr tous deux ont une expérience dans le cinéma, ce qui rassure, et en plus d'être scénariste, Hervé est réalisateur, ce qui facilite la conduite d'un projet et la "résistance "face aux décideurs. Une double casquette d'ailleurs, qui me donne de plus en plus à réfléchir. Mais quand même, il y a là une situation qui si elle se généralisait, permettrait d'entrevoir un avenir plus rose pour la fiction télé française…

Continuez comme ça les gars, je vous suis !

17.8.09

No man's time

Voilà, les vacances c'est fini. Retour dans mon petit appartement des Hauts-de-Seine, qui pour le coup commence vraiment à être trop petit, la famille s'agrandissant. Mas ça m'est toujours agréable de retrouver mon chez moi après une période d'escapade. D'abord parce que je m'ennuie assez vite en vacances, le côté ressourcement s'épuisant rapidement. Ensuite, parce que revenir est synonyme de reprise d'activité, de nouveaux projets, d'énergie positive pour faire à nouveau bouger les choses. Seulement voilà, quand on rentre le 15 août, on trouve encore une ville endormie et la plupart des décideurs, producteurs, diffuseurs sont encore en vacances. Une drôle de période où l'on n'est plus en congé mais pas encore au travail. Du coup on est à la maison, sur les starting-block, prêt à bondir, mais une fois de plus, il faut attendre.
Mon compère Cedric, désormais Nimois (personne n'est parfait), me dit que dans le métier, la rentrée c'est plutôt en octobre. J'espère quand même qu'il y aura avant cela quelques signes positifs, des nouvelles de nos projets en attente, des embryons de commandes…

Parce que les vacances prolongées, au bout d'un moment, ça s'appelle du chômage…

6.7.09

Mon royaume pour une niniche

Pas d'envie forte d'écrire ici en ce moment.

Il faut dire qu'à part un projet à remettre sur les rails, mais apparemment sans caractère d'urgence, l'attente de savoir si on va manger GDM à une autre sauce, et 3 virgules à changer dans un projet qui intéresse un producteur sans pour autant qu'il l'optionne, il faut avouer que c'est bien calme.

La faute à la fatigue aussi. Les nuits sans beaucoup de sommeil commencent à s'accumuler, bébé oblige, et surtout, cela fait plus de 6 mois que je n'ai pas quitté la région parisienne pour m'aérer durablement.

Je crois que c'est la première fois que je reste aussi longtemps loin de mes racines et de ma Bretagne natale. Je rêve de coucher de soleil sur la côte sauvage, de fruits de mer au Bon Accueil, d'un demi bien frais à la terrasse de l'Ile Verte et d'une niniche chaude sur le boulevard de la plage, après 21 heures…

Heureusement, je pars en vacances dans une semaine. Et si d'ici là tous les projets en attente se débloquent, eh bien ça me fera du travail au bord de l'eau…

26.6.09

A star is dead

Juste pour laisser une trace sur ce blog.

Michael Jackson est mort hier, 25 juin, d'un arrêt cardiaque, à l'âge de 50 ans.

Et vu l'ambiance étrange qui règne aujourd'hui sur les ondes et en ville (le moindre magasin d'électroménager diffuse ses chansons), je me dis qu'il n'y a apparemment pas qu'à moi que cela fait quelque chose.

25.6.09

Les affaires reprennent (un peu)

Dans la vie d'un scénariste, il y a des moments où tout arrive en même temps, où rien ne se passe du tout, ou encore des moments où le travail revient en douceur.

C'est le cas aujourd'hui, avec un travail un peu particulier, puisqu'il s'agit, à la demande d'un producteur, de reprendre un projet précédemment iniitié par d'autres pour essayer de transformer l'essai.

C'est un peu le lot quotidien des scénaristes, ça, de voir son bébé confié à d'autres auteurs parce que le projet commençait à atteindre ses limites, et qu'il fallait du sang neuf pour sortir d'une impasse, remettre dans le droit chemin des personnages qui s'échappaient un peu, ou renforcer la pertinence d'un concept ou d'un synopsis.

Et pour une fois, ce n'est pas notre travail qui sera repris par d'autres, mais bien l'inverse.
Fallait bien que ça arrive un jour…

22.6.09

Jean-Christophe mange une glace en regardant une série.

Ah mince… On n'est pas sur Facebook ?

Faut que je dorme plus moi…

17.6.09

Surement

Le temps me manque. Bien sûr, ma fille nouvelle y est pour quelque chose.

Mais quand même, j'aimerais bien être à nouveau débordé par autre chose que des couches à changer ou du sommeil à rattraper. Parce qu'un scénariste qui n'écrit pas, est-ce encore un scénariste ?

Drôle de période.

Je suis à la fois très heureux (créer une famille c'est encore mieux que créer des personnages, si, si), et perplexe. Mon agent, vu hier, semble dire qu'il n'y a de boulot pour personne en ce moment (alors qu'il me semble que tous mes "collègues" travaillent).

Les choses vont se débloquer.

Surement.

5.6.09

Anaëlle

Hier soir, j'avais prévu de regarder "Un village français", pour soutenir la fiction française, mais aussi parce que j'y pressentais de grandes qualités.

Mais Anaëlle en a décidé autrement.

Anaëlle c'est ma fille, qui est née ce matin, qui pèse 3 Kg740 et mesure 52 cm.

Anaëlle c'est celle qui a changé le cours de ma soirée et de ma vie, comme l'avait fait son frère Tom un peu plus de 3 ans auparavant.

La fiction se fait parfois expulser par la réalité.

4.6.09

Actif

Nouvelle réunion hier à France 2, une des dernières concernant l'écriture de Graine de maire. Ça fait toujours plaisir de parler concrètement de textes, de modifications, de défendre des positions, des partis pris, bref d'être "actif", dans une période où pour l'instant, c'est surtout l'attente et l'incertitude qui dominent par ailleurs.

Une réunion qui a aussi confirmé, si besoin était, mon envie de m'impliquer de plus en plus dans la fabrication de cette série, notamment concernant le casting et la réalisation. Là encore il faudra patienter, la mise en production étant un peu différée, mais quand ça va démarrer, ça va démarrer sec !

Et puis, en attendant dans le hall, j'ai croisé Fredric Krivine, confiant - et philosophe - concernant l'accueil de sa nouvelle série, ce soir sur France 3.
Une série ambitieuse, qui promet de suivre au long cours le destin de personnages pris dans la tourmente de l'occupation.

Personnellement, je serai devant mon écran ce soir pour regarder "Un village français", et je vous encourage à faire de même.

1.6.09

L'angoisse du faux

Régulièrement, les diffuseurs s'inquiètent du caractère potentiellement anxiogène des projets qu'on leur soumet. Est-ce que ce héros est assez positif ? Est-ce que l'intrigue n'est pas trop noire ? Est-ce qu'on ne risque pas d'angoisser les téléspectateurs avec ces scènes aussi dures que peut l'être la vie, et par là même, les détourner des messages publicitaires qu'ils doivent voir ?

Mais alors, comment expliquer le traitement de l'info sur ces mêmes chaînes, dès lors qu'il s'agit de rendre compte d'une catastrophe, cette fois très réelle ? Hier, un avion a disparu au milieu de l'atlantique, causant vraisemblablement la mort de tous les occupants. Et que voit-on à tous les journaux ? Des éditions spéciales, des commentaires approximatifs, des supputations sur les causes, des experts qui viennent dire qu'on ne sait pas et qu'il faut attendre, et surtout, faute de matière concernant l'accident lui-même, les images en boucle des familles anéanties, que l'on pousse vers une pièce où une équipe de psy va les prendre en charge. C'est pas anxiogène ça ? Personne ne tire une sonnette en disant attention, c'est trop noir, trop dur, pas assez lisse ? Entre parenthèses, quelle est au juste la valeur informationnelle de ces images de familles en pleurs ? Qu'apprend-ton ? Que quand on perd soudainement un proche, on est dévasté ? Merci le JT, on ne s'en doutait pas.

Pourquoi avons nous tant de mal, nous auteurs, à faire accepter des fictions, des séries, qui non seulement peuvent rendre compte des événements les plus durs d'une vie, mais permettent en plus d'y réfléchir, de les mettre en perspective, et de transcender, par la catharsis de la dramaturgie, le choc d'une information traumatisante pour l'humaniser, et in fine peut-être, mieux la supporter ?

Je sais, je fais le naïf. En vérité j'ai bien compris que la vraie mort des vrais gens, qui plus est dans des circonstances affreuses, attire plus sûrement que la fausse mort de personnages de fictions.

Du réel atroce et de la fiction gentille. L'équation gagnante pour la lessive et les soupes en sachet ?

28.5.09

Méchant !

Même s'il a de l'énergie et de la motivation, le scénariste français peut être amené à connaître la frustration. En fait, surtout quand il prend conscience que certains projets qu'il aimerait personnellement développer ne verront jamais le jour sur un écran hexagonal (ni rectangulaire d'ailleurs).

Parce que le scénariste français en question, il adorerait raconter des histoires avec des héros qui n'iraient pas forcément aux cours du soir de vertu, qui ne penseraient pas forcément que l'homme est bon naturellement (quelle tanche ce Jean-Jacques), qui n'auraient pas forcément leur Bafa, et qui en fin de compte ne verraient pas d'inconvénient à voler, mentir, tromper ou simplement cracher dans la rue si ça leur chante.

Bref, des escrocs, des sales types, des pas gentils, des cogneurs, des trop polis pour être honnêtes.

Devoir sans arrêt "racheter" ses créatures, c'est non seulement s'obliger à se trimballer des siècles de judéo-christianisme de mes deux, mais c'est surtout se priver d'un vrai plaisir, celui de se dire que nos personnages sont comme nous: des putain d'humains (fucking human).

Alors si le scénariste français tient à ses idées, il a intérêt à tenter sa chance au cinéma. Ou à se transformer en romancier. Ou à changer de pays. Ou à changer de métier. Gangster par exemple, c'est bien.

Parce que à la télévision française, il faut aider les coiffeuses à s'endormir. Surtout pas à se réveiller. Parce que sinon les coiffeuses, elles vont aller dans la rue, rejoindre les fonctionnaires et les ouvriers, pour tout casser, et ça sera pas beau à voir.
Alors c'est bien compris les scénaristes français, pas de vilains héros pas beaux du tout qui font que des méchantes choses.

Et que j'ai pas à y revenir.

27.5.09

Impatience

Entre la petite qui veut toujours pas montrer le bout de son nez et les projets qui tardent à se concrétiser, je ne stresse pas, mais je m'impatiente. Surtout que j'ai une belle énergie en ce moment, ça doit être le printemps. J'ai même une envie, récurrente, qui revient me titiller, celle de réaliser. Je l'ai trop peu fait jusqu'ici, et ça me manque. D'autant plus que le Festival de Cannes, comme chaque année, a (cruellement) ravivé cette envie.
D'ailleurs, à ce sujet, il va peut-être y avoir du nouveau très bientôt. Je vous en dirai plus si ça se concrétise.

En attendant, je continue à laisser aller ma soif de raconter de nouvelles histoires.

25.5.09

En avant !

Bon allez, faut que ça bouge là. Ce week-end j'ai eu une idée d'un 90' qui serait très bien pour France 3 par exemple, une "belle histoire" comme on dit, et je vois même quels acteurs pourraient jouer les deux personnages principaux. Un casting audacieux qui pourrait faire mouche, et même créer un bon buzz.
Ni une ni deux, j'envoie le pitch à mon compère, qui a le bon goût de trouver ça bien et hop, ça part chez mon agent !
Faut qu'elle lise Lise, et j'ai hâte de savoir quel producteur va le produire ! ;)

Allez, avanti, avanti !

24.5.09

Contractions

On peut faire ce métier pour différentes raisons.
Par passion, par vocation, par ennui, par amour, par désir névrotique, par envie de reconnaissance, pour avoir son nom sur une affiche ou sa photo sur une page, en rébellion contre ses parents, contre le monde, contre soi-même… Et un peu de tout cela en même temps.

Je crois que je sais enfin pour quelle raison j'écris des histoires.
J'ai élaboré au fil des ans diverses théories sur le sujet, toujours prompt à me remettre en question, par peur de trouver une mauvaise réponse, de m'apercevoir de la non légitimité de mes envies, de l'éventuelle imposture de mes éventuelles réussites…
Je suis un être torturé. Parfois.
Et puis un jour, on ressent les contractions. Comme si en vous se manifestait l'imperturbable déroulement des choses, la finalité soudain révélée. Rien ne sert de lutter, il faut laisser faire la nature, sa nature.
Alors, après bien des questionnements inutiles, puisque voués à se terminer dans une nécessité infaillible, les contractions s'accélèrent et l'on finit par accoucher de soi-même, seul au monde, effrayé par ce qui sort et comblé en même temps.
On accouche de soi-même pour devenir ce que l'on est.
C'est cela qui m'arrive aujourd'hui. Du moins la confirmation de cela. La confirmation tangible, sous forme de preuve.

En fait, j'ai menti. Je ne sais toujours pas pourquoi j'écris des histoires.
Mais je sais désormais que la question n'a plus besoin d'être posée. Et mine de rien, ça fait une grosse différence.

20.5.09

En attendant

Rendez-vous intéressant ce matin avec un producteur intéressant (oui, je sais il y a 2 fois "intéressant" dans la phrase, c'est pour faire mon intéressant).

Dépose de projets, échanges d'idées, ambiance sympathique et sérieuse à la fois… On verra ce que ça donnera, mais il est toujours intéressant (+1) de rencontrer de nouvelles personnes, qui plus est de nouvelles personnes en recherche de nouveaux auteurs.

Ok, je suis d'accord avec vous, quand on a que des choses aussi générales et vagues à raconter on ferait mieux de s'abstenir, mais en même temps, j'avais envie de vous le dire.
Enfin, disons pour être précis, que je trouvais ça intéressant.

Sur ce, bon viaduc, profitez du soleil.

Moi, j'attends toujours la princesse, pour déposer sur ses lèvres le baiser qui lui fera ouvrir les yeux sur le monde…

18.5.09

L'équation du jour

Vaut-il mieux confier un projet à un producteur qui l'a aimé, mais qui ne peut l'optionner faute d'argent, (mais avec lequel le feeling passe), ou à un producteur fortuné qui pourra signer une option sans pour autant qu'il soit mieux placer pour le vendre ?

Ramassage des copies à la fin de la journée.

15.5.09

Bonne nouvelle…

… Cedric a repris son blog.
Du coup, si vous voulez avoir les dernières nouvelles, allez voir là-bas.

Oui parce que bon, je vais pas tout répéter hein…

14.5.09

Tôle ondulée

J'avoue que la période est étrange.
Entre l'immense bonheur d'avoir très bientôt ma fille entre les bras et l'immense incertitude professionnelle qui sévit actuellement, je fais des allers retours permanents entre sourires et grimaces.

Echec sur la série de 1924 (que j'aurais pourtant adoré faire tant cette période m'intéresse), attente d'une série TF1 sur laquelle on doit bosser mais à condition qu'elle redémarre, cogitation sur des pitchs de comédies-familiales-que-TF1-optionne-à-tout-va-en-ce-moment-y-paraît, attente encore de projets plus personnels qui sont parait-il dans les bons tuyaux du côté des chaines visées…

Bref de l'attente, du bon, du moins bon, de l'attente, un mai pourri, des frais réels casse-couille à calculer, de l'attente, des… Comment ?

…Je vous laisse ma fille vient de bouger dans le ventre de sa maman !
A+


Mince c'est dingue… t'as vu ce qu'elle vient de faire ? On dirait qu'elle nous entend et… ça te fait mal ? Ça tire un peu ? Bon de toute façon…

28.4.09

Prépa

Semaine tranquille, entre la rédaction de retours sur les retours de France 2 concernant les derniers textes de GDM, et un RDV jeudi avec un producteur vampirique. Ou plus exactement, un producteur qui veut faire un film de vampires. C'est pas pareil.

À vrai dire, ce qui m'occupe pleinement en ce moment, c'est l'aménagement d'un petit coin tranquille pour la princesse à venir. Adieu mes bibliothèques pleines à craquer de manuels de dramaturgie et de tous les livres qui me suivent à chaque déménagement depuis 25 ans. Et merci Ikea pour les beaux bacs en plastique transparents qu'on peut voir ce qu'il y a dedans.

Bon allez j'y retourne, faut encore que je passe l'aspirateur et que je monte le petit lit.
J'ai toujours peur qu'elle arrive en avance…

23.4.09

Oui, c'est possible

Il peut y avoir de très bons acteurs à la télévision française, des dialogues drôles et fins à la fois, des scènes parfois dignes de Desperate Housewives (la scène du cadavre), une ambiance de familles sympa sans être cucul, une réalisation qui privilégie les comédiens à l'esbroufe.

C'est en tout cas ce que m'a prouvé le visionnage de Fais pas ci, fais pas ça, hier soir sur France 2.

22.4.09

Libère ma TV

Je profite de l'impressionnante notoriété de ce blog pour pousser un coup de gueule.

Comme de nombreux fans d'Apple, j'ai un Iphone. Je l'ai pris chez SFR à la fin de l'année dernière, et SFR a été bien content de me garder comme client fidèle, car vu que seul Orange pouvait commercialiser l'appareil j'étais prêt à m'en aller.

SFR m'a alors proposé un abonnement Illimythics 3G pour profiter des possibilités de l'Iphone. Un abonnement dans lequel 20 chaînes de Télé sont comprises, gratuitement.

Aujourd'hui, SFR commercialise ce téléphone et propose une application pour recevoir la télévision. Problème, ils demandent que je paye 8 euros pour avoir les 20 chaînes en question. Rupture de contrat donc, en toute illégalité.

Ce n'est pas que je tienne absolument à avoir la télé sur mon Iphone (quoique, quand on est coincé aux urgences avec une colique néphrétique ça peut tuer le temps), mais ce n'est pas parce qu'on est un geek qu'il faut être pris pour une vache à lait…

Les possesseurs d'Iphone et clients courroucés de SFR peuvent aller exprimer leur colère et demander réparation en signant une pétition sur le site liberematv.fr.

Aah, ça fait du bien de défendre une grande cause…

21.4.09

Comme sur des patins

Une apparition hier soir sur ma télé. Lorie dans un premier rôle. Et particulièrement les passages où elle est déglinguée, fume, boit comme un trou et a les cheveux en pétard. Whoua, c'est Lorie ça ? Comme quoi, après le phénomène Susan Boyle, il n'y a plus de doute, l'habit ne fait pas le moine.

Bon reste juste à lui écrire des scénarios moins sirupeux, des dialogues moins édifiants, et on tient là une actrice "à l'américaine". C'est-à-dire tout simplement une actrice charismatique et qui sait faire autre chose que jouer. La voir patiner n'étant pas le moindre des plaisirs…

20.4.09

Bientôt

Me voilà dans l'attente encore. L'attente de TF1 pour savoir si la série sur laquelle on devrait travailler se verra effectivement enrichie de nouveaux épisodes, nous donnant du travail pour un petit moment. L'attente aussi après l'envoi d'un test sur une série policière pour une autre chaîne et un synopsis de film de vampires pour le cinéma.

Mais j'avoue que ces attentes-là occupent beaucoup moins mon esprit que celle de l'événement qui devrait arriver dans un gros mois maintenant sous la forme d'une petite fille joufflue…

Avoir un fils, ça me paraissait naturel, moi qui en suis un aussi. J'avais le mode d'emploi et l'arrivée de Tom s'est faite en douceur, comme le prolongement d'une longue et belle histoire avec sa maman.

Mais une fille… Je suis un peu comme Richard Dreyfuss, dans Rencontres du 3ème type. Je guette l'atterrissage de la soucoupe, son ouverture, et l'apparition d'une créature venue d'une autre planète. Tout ça avec le sentiment que plus rien ne sera jamais pareil, cette fois c'est sûr. Je n'essayais pas d'imaginer Tom, ses traits, son caractère, son comportement. Je laissais venir, naturellement, et sa présence a confirmé ce que je n'avais pas essayé d'imaginer.

Pour elle, c'est tout différent. Je scrute les échographies comme un Champollion du placenta, je regarde les femmes dans la rue, en me demandant à laquelle elle pourrait ressembler (oui, ok, c'est aussi une excuse pour regarder les filles dans la rue).

En fait, ça me parait fou d'avoir une fille. Les femmes ont eu une telle importance dans ma vie, que le fait d'en fabriquer une me confère une responsabilité énorme, une pression étrange.

Comme s'il fallait avoir du talent pour faire un enfant…

27.3.09

Jours tranquilles à Asnières

Pendant que mon comparse est à la recherche du soleil et de son avenir dans le sud, je coule des jours paisibles dans mon petit appartement bien chauffé. Je travaille à l'élaboration d'une nouvelle série, qui sera très certainement un des succès phares des années qui viennent, je m'éclate sur les chemins boueux ou surchauffés de Motorstorm Pacific Rift, et j'attends surtout la semaine prochaine pour reprendre un travail plus concret, sur une série policière originale, dans tous les sens du terme, et peut-être sur une autre, pas policière et moins originale, mais tout à fait rémunératrice, dans l'unique sens du terme.

Bref, ça va.

18.3.09

Le feu sacré

Je voulais faire un post là-dessus dès le lendemain de sa diffusion, mais le temps m'a manqué. Je reviens donc sur Ligne de feu, que j'ai regardé avec beaucoup de plaisir lundi soir. Sincèrement, j'ai trouvé ça vraiment bien. Bon il parait que le début était un peu mou, mais j'ai raté le premier quart d'heure et j'ai pris le train en marche ;)

Je trouve qu'il y a des vrais personnages, avec des vrais comédiens pour les incarner, que les intrigues qui commencent à se nouer sont intéressantes, que l'équilibre est bien ajusté entre les moments dramatiques et les moments plus légers, que c'est très bien réalisé, sans esbrouffe mais au plus près des comédiens, que les dialogues sonnent juste, et qu'ils évitent le côté tartignolle qu'on trouve bien trop souvent dans les fictions françaises…
Bref, même si on sent parfois les concessions faites à la chaine (et on sait qu'il y en aura toujours), je trouve justement que ce qui reste une fois qu'on a tout enlevé, tient drôlement bien la route. Cela en fait une série moderne, pas gnangan dégoulinante, avec une vision de la vie pas toujours rose mais justement proche d'une certaine réalité, d'une certaine cruauté, comme savent en témoigner les séries US…
Ça fait du bien de voir des personnages qui ne sont pas obligés de choisir entre une très mauvaise solution et une très bonne solution, mais plutôt entre deux mauvaises solutions. Ça donne des choses forcément plus intéressantes… Et j'aime aussi les petits détails, comme la main dans le bocal, les pieds brûlés par le chlore, on sent de la créativité, le souffle des séries qui ont quelque chose à dire sur la nature humaine, mais qui soignent aussi l'arrière plan scénaristique…

Enfin j'avoue ne pas comprendre pourquoi le spectateur habituel de TF1 n'a pas eu envie de regarder… Parce que le spectateur habituel de TF1 ne regarde pas forcément FBI sur la 2, et encore moins Canal et ses guignols…
Je crois malheureusement qu'il y a un tel a priori négatif sur les séries françaises nouvelles, que les gens se disent que ça va être nul, et qu'en dehors des produits rassurants qu'ils ont l'habitude d'ingurgiter depuis des années (Lescaut, Joséphine), il n'y a point de salut… La seule série récente à marcher sur TF1 c'est RIS, mais il faut dire que le concept des Experts, même en passant par l'Italie, a déjà fait ses preuves…

La solution serait alors pour la chaîne de diffuser la suite de Ligne de feu et de laisser le bouche à oreille se faire, comme cela a été le cas pour les Bleus de M6…
Malheureusement on connaît TF1 et la conjoncture actuelle, et on est en droit d'être inquiets…

Mais moi je dis bravo à Stéphane Kaminka, Marc Angelo, les comédiens, et tous ceux qui ont participé à cette série, parce qu'il faudra bien qu'un jour la fiction française entre dans le 21ème siècle, même à TF1…

Continuons le combat. Comme disait l'autre, il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer…

11.3.09

Ça va mieux en le vivant

Bon, ça va mieux, je reprends du poil de la bête. Oh je dis pas ça pour vous rassurer, parce que je vous imagine derrière votre écran, morts d'angoisse à mon sujet… non c'est surtout pour laisser une trace de cette étape ici. Après tout, dans 20 ans, quand mes enfants reliront ça sur leur smartphone holographique, ça leur donnera un repère (re-père, trop fort !)

Donc je disais, ça va mieux. Surtout que les projets s'accumulent. Primo ça fait un bien fou d'écrire, et deuxio, ça fait un bien fou d'espérer que ça va marcher.

Tertio, aujourd'hui il y a du soleil, et ça fait un bien fou d'avoir du soleil.

Et dernièro, ce matin j'ai pu faire un petit coucou à ma choupette en construction, celle qui devrait sortir le bout de son nez dans 3 petits mois.

Quand je vous dis que ça va mieux.

7.3.09

Rendez-vous manqués

Me voici de retour chez moi et sur mon blog, après une péripétie pas bien agréable: l'ablation d'un calcul rénal. Une semaine à l'hôpital à méditer et à gérer la douleur. Une semaine qui était également marquée par plusieurs rendez-vous auxquels je n'ai pas pu me rendre. Heureusement, mon compère est en meilleure santé et il a pu assurer pour deux (je lui souhaite au passage un bon anniversaire).

Une semaine de frustration aussi, parce que ça tombait au moment où nous devions rendre dans l'urgence des développements sur 2 séries importantes et prometteuses. Même si j'ai pu travailler sur l'une d'elle, transformant à l'occasion les toilettes de ma chambre d'hôpital en bureau d'appoint, perf dans le bras et ordi sur les genoux, je n'ai pas pu faire ma part de travail sur la seconde série.

Hier je suis rentré chez moi, bardé de médicaments, et je vais pouvoir rattraper un peu le temps perdu et la frustration. Charge à moi de reprendre la brillante V1 établie par mon compère pour en faire une V2 qui je l'espère, transformera l'essai.

C'est agréable de se dire qu'on va pouvoir remonter dans le wagon…

25.2.09

Moments phrénétiques

Il y a des moments comme ça, où plein de choses se passent en même temps. Des bonnes choses et des mauvaises choses.
Côté bonnes choses, deux projets tombés du ciel et sur lesquels il va falloir travailler très vite et très bien.
Côté moins bonnes choses, une colique néphrétique foudroyante qui m'a plié en deux et envoyé direct aux urgences. Un mauvais calcul qui traine quelque part dans mes reins et qui, j'espère sortira bientôt. Caillou, sors de ce corps !

Va falloir concilier tout ça, et les jours qui viennent risquent d'être intenses…
En tout cas, voilà un anniversaire dont je me souviendrai…
Et merci à tous ceux qui m'ont laissé des messages !

17.2.09

Par ici Paris 16



Bon, ben ça vient de tomber sur les téléscripteurs. Paris 16 (prononcer Paris 16ème) sera (enfin) diffusé sur M6 à partir du 9 mars à 17 heures.
Une série dont l'aventure me parait loin, mais loin aujourd'hui, et que je regarderai donc avec indulgence et nonchalance, comme une vieille copine qu'on a bien aimée et qui a fini par vous larguer, laissant quelques blessures qui sont maintenant cicatrisées…

Bien sûr, vous vous pourrez la regarder comme vous voulez.

Du moment que vous la regardez… ;)

Edit: Vous trouverez tout le dossier de la série ICI, avec générique, interviews de comédiens, auteur, résumés, décors, bref tout ce que vous voulez savoir sur Paris 16ème, enfin sur cette version là…

5.2.09

Pour qui ?

À chaque fois, je me promets de mettre ce blog à jour le plus souvent possible, et à chaque fois je me fais avoir. Souvent c'est la flemme, j'avoue, parfois le temps qui passe inexplicablement trop vite, et le reste des fois ( ça se dit ?), c'est parce que j'ai beaucoup de travail. C'est le cas en ce moment, avec GDM, entre réunions avec les auteurs et retravail sur les textes. Toujours aussi passionnant et instructif, de chercher des solutions pour améliorer une intrigue ou la motivation d'un personnage. Je crois que je ne m'en lasserai jamais, et par voie de conséquence, j'aimerais que ça dure toujours. Pas forcément sur GDM hein, sur des tas d'autres histoires. Par exemple, mon comparse Cedric a concocté un nouveau concept de série, et j'ai eu là encore beaucoup de plaisir à réfléchir sur le pourquoi du comment, pour aller au bout de ses idées et de leur cohérence.
De la même façon je suis en train de travailler sur un autre projet de série, que je lui soumettrai bientôt, et sur lequel je sais qu'il va rebondir pour que ça aille dans le bon sens.
Finalement, ces phases de cogitation extrême et de recherche de solutions pour que les histoires et les personnages se tiennent le mieux possible, c'est la meilleure période.
Celle d'avant la prise de tête avec les producteurs et/ou les diffuseurs, qui forcément voient midi à leur porte, alors que chez nous il est 3H du mat'…
Le moment du rêve, avant que la réalité ne vous tombe dessus, sous forme de notes, de critiques, de demande de modifications, de remise en cause de la crédibilité de votre histoire, de questionnement sur le public auquel on veut s'adresser, et surtout, sur la chaine sur laquelle ça pourrait être diffusé…

Parce qu'on s'éclate à développer des nouveaux projets de série, mais au final, la vraie question qui nous rattrape inéluctablement c'est: pour qui ?

26.1.09

- - -

Salut - je bosse - pas trop le temps - rdv chez Lise ce matin - pas de boulot pour personne - c'est la crise - penser comédie - retour maison - tiens j'ai reçu un séquencier de GDM - faut que je m'y mette - je m'y mets - pas trop le temps - je bosse - salut.

24.1.09

Saison 2

Eh bien voilà, hier c'était mon rendez-vous avec cette personne mystérieuse et si importante. Quelqu'un que je ne connais pas encore mais avec qui j'aurai d'autres rendez-vous, tous importants.

Bon, d'accord, la photo vous a mis sur la voie, mais reste une question: un gars ou une fille ? Ah, on fait moins les malins là, hein !

Allez je vous le dis, parce que ça me brûle les lèvres et que ça me rend tout chose.

C'est une petite princesse…

22.1.09

Du bon

Ma période de sérénité se poursuit. Malgré un test non concluant sur une série dont le concept et le ton restent encore une énigme pour moi (du daytime-ménagère-psy), malgré la chute de l'immobilier (j'essaie de vendre un studio qui perd chaque jour de sa valeur), et malgré ce froid pluvieux persistant (ça dure longtemps l'hiver ?).

Bref, je sens du beau, du bon, du bonnet, et je me dis qu'il va forcément se passer des choses, que nous n'avons pas travaillé en vain sur de nouveaux projets de série, et que l'expérience accumulée ces denières années va nécéssairement payer…

Et puis de toute façon, je sais aujourd'hui que tout cela n'est pas l'essentiel, même si faire un boulot qu'on aime reste indispensable.
L'essentiel c'est pour demain, avec un rendez-vous très attendu. Un rendez-vous avec quelqu'un dont je vous reparlerai plus tard…

18.1.09

Les conseils de Moloch

Moloch, scénariste, dessinateur et réalisateur de renom et de talent, m'a écrit un petit mot suite à la lecture de mon précédent post sur les mystères de l'Agessa et du système de cotisations des auteurs. Il m'a autorisé à le reproduire ici, afin que les jeunes scénaristes qui passeraient dans le coin aient un avis informé sur ce qui les attend quand leur chevelure se fera grisonnante… Merci Moloch !

"Bonjour,

Par le plus grand des hasards, en cherchant une info technique complémentaire à propos des AGESSA, je tombe sur votre blog et l'échange concernant la cotisation retraite...
Je vais apporter de l'eau à votre moulin, ou plutôt une vague acide.
Je suis scénariste, réalisateur et dessinateur, plutôt dans le dessin animé pour la partie cinéma, depuis une bonne trentaine d'années. Je suis également passé par la voie cruelle de l'initiation aux "droits" de l'auteur en France et à sa couverture sociale (plutôt petite et pas bien chaude).
Je peux ajouter à votre attention et à celle de tous les jeunes z'auteurs pleins de naïve fraîcheur, les gros pavés suivants:

- Si on s'amuse à calculer combien de points de retraite il faut cumuler pour toucher un revenu décent le moment venu, on s'aperçoit assez rapidement qu'il faudrait avoir gagné l'équivalent de 100 000€ par an pendant au moins trente ans. Or, un auteur qui gagne aussi bien sa vie, d'abord, c'est rare. Ensuite, si ça marche autant pour lui, il n'a pas à se soucier d'une quelconque retraite, les droits continuant à tomber année après année.
- Par ailleurs, un auteur digne de ce nom se bonifie -normalement- avec l'âge. Il meurt souvent au champ d'honneur, sinon en pleine gloire, du moins heureux d'avoir vécu de sa passion. Pourquoi devrait-il prendre "sa retraite" alors qu'il progresse constamment et que sa notoriété et ses revenus lui permettent d'exercer sa vocation dans une ambiance sereine et confortable??
- Enfin, tout récemment, un employé des AGESSA -fort aimable et prévenant par ailleurs- m'a confirmé la pérennité d'une situation surréaliste propre à notre univers professionnel. Si un "diffuseur" (tous supports confondus) "oublie" de s'acquitter de sa modeste contribution auprès des AGESSA, eh bien, oui, cher ami, c'est à nous de faire en sorte de le convaincre de payer sa dette, sinon, nous serons amenés à le faire à sa place! Et si nous refusons, tous nos droits de couverture sociale sont aussitôt effacés. C'est un trait de génie issu du Code de la Sécurité Sociale. Quant aux justificatifs de ces paiements à présenter une fois par an aux AGESSA, c'est également à nous de nous débrouiller pour les obtenir auprès de nos diffuseurs...
Alors si vos rapports avec ces mêmes diffuseurs se sont dégradés entre temps ou si le comptable est grognon, je vous laisse imaginer la tranche de bonheur que vous allez vous coltiner...

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

Mais, comme "ils" disent tous, quelle chance nous avons de faire un si beau métier...

Bien amicalement,

MOLOCH"

15.1.09

Agessa à payer ?? (jeu de mots)

On apprend souvent les choses dans la douleur.
Le statut de scénariste est assez récent pour moi, et plutôt obscur. Ça s'éclaircit, dans la douleur donc.

J'explique: j'étais tout content de vous dire, à la fin de l'année dernière, que je venais enfin de déposer mon dossier à l'Agessa, qui est (en principe) la sécurité sociale des auteurs. Et aujourd'hui, je reçois un "appel de cotisation" de leur part, dont la modique somme est de 1600 euros, payable avant le mois d'avril…
C'est qu'ils avaient oublié de me dire que l'Agessa n'est pas seulement la sécu des auteurs (pour laquelle chaque auteur cotise déjà à la source de ses notes de droits d'auteurs), mais qu'en plus ils récoltaient les cotisations pour la retraite des auteurs. Incrédule, je vérifie que sur chacune de mes notes d'auteurs il y a déjà une ligne correspondant aussi à une cotisation retraite, et j'explique au monsieur au téléphone que j'ai un peu l'impression de cotiser deux fois. "Ah mais oui mais non, me répond-il, la cotisation sur vos notes correspond à la retraite complémentaire. La demande qui vous est faite correspond à la retraite "de base"
Ah mais oui que j'lui dis, mais la retraite complémentaire, je la verse déjà à l'Ircec !
Ah, c'est bizarre, qu'y me répond à son tour. Vous devriez les appeler…"

Bref, vous n'avez rien compris, c'est normal, il m'a fallu du temps moi aussi, d'abord pour réaliser, ensuite pour assimiler.
Je vais donc résumer l'affaire, pour les jeunes scénaristes qui voudraient se lancer dans le métier, et puisque personne ne parle jamais de ces trucs-là, qui sont quand même importants:
- En tant qu'auteur, les productions qui vous payent vous envoient des "notes de droits d'auteur" (vos feuilles de salaire quoi), sur lesquelles figurent les cotisations retenues à la base (CSG, CRDS etc). Y compris la retenue Agessa correspondant à la sécu, et y compris la retenue Agessa correspondant à la retraite COMPLEMENTAIRE. Mais rien pour la retraite DE BASE. Vous devez donc payer celle-ci directement à l'Agessa. La cotisation représente 6,65% de ce que vous avez gagné dans l'année précédente en tant qu'auteur.
Pourquoi cotise-t-on à la source pour la retraite complémentaire, et pas pour celle de base, alors que la logique imposerait l'inverse ? Même le monsieur au téléphone n'a pas su me le dire. Et pourquoi je cotise aussi à l'Ircec, ce qui me fait une deuxième retraite complémentaire ? Et pourquoi, tant qu'on y est, je ne cotiserais pas à une troisième, voire une quatrième retraite complémentaire ? Autant de questions vertigineuses qui restent pour l'instant sans réponse.

Quoi qu'il en soit, il y a une seule chose à retenir là-dedans amis scénaristes, c'est que si vous voulez avoir une retraite qui vous permette de bouffer ailleurs qu'aux restos du coeur dans vos vieux jours, vous avez intérêt à mettre de l'argent de côté, pour constituer une cagnotte d'une part, et pour payer les cotisations Agessa d'autre part, puisque personne ne viendra vous les demander.

Ou alors, la seule chose à retenir là-dedans, c'est que quand on est scénariste, on a intérêt à mourir jeune…

Allez, Carpe diem !

14.1.09

Une étoile dans la nuit

Claude Berri est mort.
Ah, vous le saviez ? En fait, je voulais faire un post là-dessus hier, mais j'ai eu une journée chargée entre la réunion (excellente) des auteurs du groupe A de GDM et ces cons de cheminots qui m'ont faire perdre le reste de mon temps. D'ailleurs, juste en passant, je ne comprends pas: hier un prof s'est fait poignarder par un élève et les écoles sont toujours ouvertes ? Ils ont un train de retard dans l'éducation…

Bref, pour revenir à Berri, je voulais juste raconter à mon tour une anecdote, à la suite de mes confrères (Chabat, Esposito, Delon, Deneuve, enfin tout le monde quoi. D'ailleurs s'ils lisent ce blog, ils doivent se rappeler qu'ils me doivent une bouffe. A plus les potos).
C'était il y a quelques années, à l'époque où je rêvais encore les yeux ouverts, en pensant que j'avais le temps, et où je me disais que je serais un grand metteur en scène. C'était très exactement à l'époque du tournage de Une femme de ménage, que Berri était venu faire à Quiberon (pas le ménage, le film). Sur la grande plage de Quiberon pour être précis, celle qui avait vu naître mes premiers émois d'adolescent et mes premières interrogations métaphysiques, lorsque je contemplais la nuit étoilée, allongé sur le sable fin et blanc (enfin gris, c'était la nuit). Et dans ce décor qui "m'appartenait", Berri était venu tourner quelques scènes. Il avait installé son QG à L'Ile verte, le café qui déploie sa terrasse directement sur la plage, et je passais mes journées à le regarder travailler, diriger ses acteurs, relire son script, réfléchir, parler à ses techniciens. J'avais bien un scénario de comédie dans mes tiroirs que j'aurais pu, au flan, aller lui soumettre. Bien évidemment, téméraire comme je suis, je n'en ai rien fait. Peut-être mon destin à ce moment-là en aurait-il été changé, et je ne serais pas en train de vous barber avec mes souvenirs de 14, pris que je serais par le tournage de mon huitième film avec Adjani et Cassel…
Bon, c'est surtout qu'il m'aurait envoyer chier (Croyez que j'ai que ça à foutre ? voyez pas que je tourne un film, abruti ?). C'est qu'il avait son caractère, le Claude.
Ce qui m'avait frappé aussi, c'est qu'il avait l'air infiniment triste, de ceux qui ont vu leur vie fissurée par les malheurs, mais aussi de ceux qui ont lu tous les livres et goûter tous les plaisirs et pour lesquels la chair est désormais triste hélas, trois fois hélas.

En tout cas j'étais en vacances, il faisait beau, et ces quelques jours, un peu particuliers pour moi, restent un formidable souvenir.

Voilà, c'était mon anecdote sur Claude Berri, et je vais me recoucher, parce que demain, y'a école.

8.1.09

Reprise

Après un tour de France des familles, me voilà de retour à Paris. D'abord l'occasion de me dire que ça fait du bien de prendre l'air et de voir les gens qu'on aime et qu'on ne voit pas assez dans l'année. Mais aussi de me dire que partir a une autre vertu, celle d'être content de rentrer chez soi !

Qui dit reprise dit affaires qui reprennent, là où on les avait laissées. Mon compère Cedric étant parti dévaler des pentes qu'il est obligé de remonter avant de les redescendre (jamais vraiment compris l'intérêt), me voilà seul aux commandes jusqu'à cette fin de semaine. Envoi de notre test pour une nouvelle série énigmatique, point avec Makingprod sur la suite de GDM et les premiers retours de la chaine sur les synopsis (y'a encore du boulot apparemment, et je me demande s'il est possible qu'un jour auteurs et diffuseurs soient en parfaite harmonie à propos d'une simple histoire à raconter, ou si c'est dans leur essence même, au sens aristotélicien, d'être différents au point de devoir toujours voir les choses différemment…).
Sans doute également un point à faire sur nos projets pour internet.

Un peu de boulot, donc et heureusement. Parce que reprise de début d'année signifie aussi interrogations sur ce que sera cette année 2009. Après une année 2008 plutôt réussie ( P16, dirdecol sur GDM, écriture sur plusieurs polars…), on peut en effet se demander si on fera aussi bien, et avec qui. La crise est partout, et nos métiers ne sont pas épargnés. Frilosité des investisseurs, supression de la pub sur France TV. Les projets ne se bousculent pas.

Mais je reste confiant. Depuis le temps que je survis dans ce milieu hostile, je me dis que ça peut bien continuer encore quelques années. Pas de résolution particulière donc, juste poursuivre le chemin accompli, le regard vers l'horizon. Comme dit ma concierge, tant qu'on a la santé…

Bonne année à tous.