14.1.09

Une étoile dans la nuit

Claude Berri est mort.
Ah, vous le saviez ? En fait, je voulais faire un post là-dessus hier, mais j'ai eu une journée chargée entre la réunion (excellente) des auteurs du groupe A de GDM et ces cons de cheminots qui m'ont faire perdre le reste de mon temps. D'ailleurs, juste en passant, je ne comprends pas: hier un prof s'est fait poignarder par un élève et les écoles sont toujours ouvertes ? Ils ont un train de retard dans l'éducation…

Bref, pour revenir à Berri, je voulais juste raconter à mon tour une anecdote, à la suite de mes confrères (Chabat, Esposito, Delon, Deneuve, enfin tout le monde quoi. D'ailleurs s'ils lisent ce blog, ils doivent se rappeler qu'ils me doivent une bouffe. A plus les potos).
C'était il y a quelques années, à l'époque où je rêvais encore les yeux ouverts, en pensant que j'avais le temps, et où je me disais que je serais un grand metteur en scène. C'était très exactement à l'époque du tournage de Une femme de ménage, que Berri était venu faire à Quiberon (pas le ménage, le film). Sur la grande plage de Quiberon pour être précis, celle qui avait vu naître mes premiers émois d'adolescent et mes premières interrogations métaphysiques, lorsque je contemplais la nuit étoilée, allongé sur le sable fin et blanc (enfin gris, c'était la nuit). Et dans ce décor qui "m'appartenait", Berri était venu tourner quelques scènes. Il avait installé son QG à L'Ile verte, le café qui déploie sa terrasse directement sur la plage, et je passais mes journées à le regarder travailler, diriger ses acteurs, relire son script, réfléchir, parler à ses techniciens. J'avais bien un scénario de comédie dans mes tiroirs que j'aurais pu, au flan, aller lui soumettre. Bien évidemment, téméraire comme je suis, je n'en ai rien fait. Peut-être mon destin à ce moment-là en aurait-il été changé, et je ne serais pas en train de vous barber avec mes souvenirs de 14, pris que je serais par le tournage de mon huitième film avec Adjani et Cassel…
Bon, c'est surtout qu'il m'aurait envoyer chier (Croyez que j'ai que ça à foutre ? voyez pas que je tourne un film, abruti ?). C'est qu'il avait son caractère, le Claude.
Ce qui m'avait frappé aussi, c'est qu'il avait l'air infiniment triste, de ceux qui ont vu leur vie fissurée par les malheurs, mais aussi de ceux qui ont lu tous les livres et goûter tous les plaisirs et pour lesquels la chair est désormais triste hélas, trois fois hélas.

En tout cas j'étais en vacances, il faisait beau, et ces quelques jours, un peu particuliers pour moi, restent un formidable souvenir.

Voilà, c'était mon anecdote sur Claude Berri, et je vais me recoucher, parce que demain, y'a école.

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