23.9.09

Du conflit, du conflit, du conflit

Hier soir, France 2 a battu TF1 en audience, avec 7 158 000 de téléspectateurs.
C'est une victoire historique pour la chaîne, certes, mais c'est surtout la victoire de la dramaturgie. Du conflit en masse, des objectifs très forts, des enjeux extrêmes, des protagonistes courageux, des antagonistes terrifiants, des victimes, des victoires, des pertes et des défaites, des alliances et des trahisons, des rebondissements, et la vie qui vibre sous toutes ses couleurs, de l'angoisse à la frustration en passant par le déchirement des séparations, la perte de ceux qu'on aime, l'inquiétude, la faim, le froid, le regard perdu des enfants…
Tout cela raconté à un rythme d'enfer, sans temps mort et avec une extrême clarté.

Et qu'est-ce qui, dans l'Histoire, fournit tous ces éléments ? La guerre bien sûr. Le conflit extrême. Et ce n'est pas non plus un hasard si la série de Frédérik Krivine, "Un village français" a si bien marché et va continuer de le faire le mois prochain.

Alors, à quand tous ces "ingrédients" dans les fictions françaises non guerrières, pour ressentir les mêmes émotions, avec le courage d'aborder la gravité de la vie et l'extrême fragilité de notre condition ? À quand la fin des enjeux mous, des personnages jamais véritablement en danger, des méchants quand même pas trop méchants et des histoires qui ne font vibrer ni ceux qui les écrivent, ni la vie des personnages, ni celle de ceux qui la regardent ?

À quand ?

En progrès

Début de semaine plus actif que les précédentes, avec plusieurs rendez-vous.

Des rendez-vous auxquels je me rends désormais sans mon compère Cedric, puisque celui-ci s'est exilé au soleil (sauf ceux pour lesquels il remonte spécialement à la capitale, comme ce sera le cas la semaine prochaine).

Lundi, c'était avec la productrice d'une grosse boite qui fait plein de choses pour la télé. Entretien sympathique, je lui pitche quelques projets que j'avais apportés. Au moins deux ont attiré sa curiosité et je l'espère, son intérêt. En me quittant elle m'a dit "vous avez bien fait de venir me voir". C'est bon signe ça, non ?

Et hier, c'était un rendez-vous avec mon agent. Rendez-vous téléphonique puisqu'elle travaillait depuis chez elle, affaibli par un petit problème de santé.
Elle avait néanmoins lu un projet qu'on lu avait envoyé (à la base un long métrage qui traînait dans les cartons de Cedric depuis longtemps, et pour lequel j'ai proposé un traitement en 26'). Elle a trouvé ça "vachement" bien, et voulait qu'on le fasse tourner pour que les producteurs voient comme on est drôlement bons. Et justement, c'est un des projets sur lesquels la productrice de lundi avait tilté. C'est bon signe, ça non ?

En tout cas, mon agent, emballé par ce projet et par un autre de format court qui est déjà en lecture dans les chaines, m'a lâché un "vous avez fait des progrès" qui m'a fait sourire.

Après tout c'est peut-être vrai.
C'est bon signe ça, non ?

18.9.09

On rentre ?

Des contacts qui s'établissent (merci Facebook), des rendez-vous pris avec des producteurs dans les 2 semaines qui viennent, des textes à vérifier pour savoir quelle version d'un projet on envoie, des déclarations du directeur de la fiction de France TV à la Rochelle laissant penser qu'il y a enfin une ligne éditoriale qui se précise…

Ça sent (enfin) la rentrée, non ?

16.9.09

Merci Nathalie !

Sur le site de Nidinfo, hier, un article intitulé 10 mauvaises raisons de vouloir devenir scénariste.
Je me demande si la rédactrice Nathalie Lenoir ne lit pas trop mon blog en ce moment, et si ça ne lui a pas inspiré cet article Ô combien déprimant !

Car c'est un constat amer qu'elle dresse à propos du métier d'auteur. Avant même de poser un stylo sur une page ou un doigt sur un clavier, il faut bien avoir à l'esprit que le scénariste a toutes les chances de mourir de faim, de ne pas être reconnu ni aimé, d'être obligé d'écrire les histoires des autres au lieu de celles qui lui tiennent à coeur, et que ce n'est pas lui qui risque d'emballer les nanas aux pots de tournage…

Moi qui essayait de garder un peu le moral en cette rentrée difficile, voilà un rappel à la réalité qui fait mal !

Merci Nathalie de nous aider à continuer à y croire ! ;)

14.9.09

Tenir

Une semaine calme en perspective, avant quelques rendez-vous la semaine prochaine (chez mon agent, et chez un producteur, pour tâter le terrain).
Les collègues scénaristes avec qui j'ai pu discuter lors de la soirée de présentation du Festival Scénaristes en Séries me disaient tous que la rentrée était difficile. Pas ou peu de boulot. La baisse de 30% des recettes publicitaires et l'échec des soaps d'access ont fait diminuer fortement le volume de travail. (à signaler à propos de soap que Paris 16 vient de sortir en DVD. Si le coeur vous en dit.).

Les diffuseurs sont en pleine tempête. Faut-il continuer à innover pour échapper à l'érosion de l'audience et à la fuite des jeunes téléspectateurs ? Ou faut-il se replier sur les anciennes valeurs que sont le polar et les comédies familiales en 90', sans trop de saveur ni d'odeur ?

La saison 2009/2010 est pleine d'interrogations.
Et la condition de scénariste plus incertaine que jamais.

Une fois de plus, il faut tenir, s'accrocher aux branches. En espérant que le vent ne nous emportera pas.

8.9.09

Scénaristes enserrés

Hier avait lieu au Forum des Images, aux Halles, la présentation du programme du 4ème rendez-vous des séries TV d'Aix-les-Bains, aussi appelé Scénaristes en séries.
Cette année, l'invité sera la fiction israélienne, et un certain nombre de questions seront par ailleurs débattues:

Comment renforcer le couple scénariste-producteur ?
Vu que la greffe n'a pas vraiment pris, faut-il jeter aux orties le format 52' ?
Peut-on faire des comédies drôles à la télévision ?
Les Web séries sont-elles l'avenir du scénariste ?
Peut-t-on dépasser les tabous qui pèsent encore sur le PAF, et écrire sur la politique, les médias, le show-biz, le sport, la sexualité ou la violence ?

Des thématiques intéressantes, et une initiative salutaire pour ouvrir le débat.

Mais hier encore, comme à l'occasion des précédentes éditions du festival, en voyant dans la salle tout le gratin du scénario français et un certain nombre de producteurs, je n'ai pu m'empêcher de me poser une question. Est-ce que tout cela n'est finalement pas aussi vain qu'un discours électoral, avec ses promesses, ses espoirs, ses grands thèmes abordés, mais avec cet indéfectible sentiment qu'une fois le débat retombé, tout reprendra comme avant ?

Car il y avait une fois de plus, un grand absent lors de ce rassemblement: les diffuseurs. Et comme ce sont bien eux qui font la pluie et le beau temps du Paf, eux qui décident du contenu des fictions, de leur forme, de leur originalité ou non, de leur format, du choix des réalisateurs, des comédiens…
Alors bien sûr, libérer la parole et organiser des débats est une excellente chose, mais tout cela ne pourra avancer que si tous les partenaires prennent part à ce processus et acceptent ensemble de prendre les risques nécessaires.

Et j'ai quand même l'impression que ça va prendre encore beaucoup, beaucoup de temps…

7.9.09

Sim (tiers)

J'avais imaginé une histoire pour lui. Une belle histoire qui aurait pu être son "Tchao Pantin".
Je l'avais envoyée à mon agent, l'avais pitché à un producteur.

Un projet qui me motivait.

Et voilà.

Moralité: ce n'est pas raisonnable d'imaginer des rôles pour des comédiens de 83 ans…

1.9.09

Bon pour la pub

Il y a une énigme. Une double énigme même. Quelque chose que je ne m'explique pas.
Quand je regarde les pubs à la télé (assez peu souvent en fait), je constate que les "personnages" sont interprétés par des comédiens français. Et qu'ils y sont, à 98%, excellents.
Ils jouent juste, les mimiques ou les expressions sont parfaites, en timing comme en intention… Bref, ils sont complètement dedans, et crédible Et ça fait mouche. On dirait vraiment des comédiens professionnels.

Alors la première partie de l'énigme réside dans le fait que je ne revois pas ailleurs, dans des séries ou des téléfilms, ces fameux comédiens.
Ils font quoi de leurs journées le reste du temps ? ils apprennent l'anglais pour jouer dans des séries américaines ?

Ou alors c'est que je ne les reconnais pas.
Parce que justement, la deuxième partie de l'énigme, c'est qu'on ne dirait plus les mêmes. Comme si en passant de la pub à la fiction, ils avaient soudain perdu (beaucoup de) leur talent…

Excellents dans les pubs. Mauvais (souvent) dans les séries.
Alors, la faute à qui ou à quoi ?… ?

(Bon, j'ai quand même une petite idée bien sûr…)