30.6.08

Dans l'attente de votre réponse

Cette semaine est surtout marquée par la réunion chez Tf1, lors de laquelle Pills va être présenté au chef. Et c'est vrai que mine de rien, ça peut changer le parcours…
Alors en attendant, on patiente. Du lissage sur GDM, une réunion chez notre agent ce matin, chez qui le moral était plutôt bon, c'est déjà ça. Il paraît qu'il faut faire des séries avec des "personnages". C'est intéressant de se dire qu'après de si longues années, quelqu'un s'est dit "Ah mais dis donc, konécon, faudrait peut-être faire des séries avec des personnages ! Comme les Ricains tu veux dire ? Ben oui, c'est peut-être ça le truc pour que ça marche…"

Et comme apparemment polars ne rime pas avec personnages, il va y avoir moins de polars sur les écrans.
Bon, faut en profiter, ça va bien durer deux ans…

27.6.08

Pub

L'Auteur inspiré nous a interviewés, Cedric et moi, sur son BLOG.
C'est drôlement sympa de sa part.
Mais vu la tournure des événements en ce moment, je ne sais pas si on peut parler d'un tournant de carrière…

26.6.08

Chaud et froid

Dès fois, quand le premier contact avec un producteur est super bon, c'est pas forcément bon signe. Mais attention, c'est pas forcément de sa faute non plus.
Hier, nous avions rendez-vous avec le producteur de La vie devant nous, série pour TF1.
Il nous reçoit chaleureusement, on mange au catering sur les lieux du tournage, il nous fait venir sur la plateau, on discute agréablement. Bref, Ced et moi on se dit tout de suite qu'on se sent bien là, sur ce projet, avec ces gens-là.
Ce qui se confirme ce matin, puisque le producteur m'appelle à 8H30, enthousiaste: "salut, en fait c'est super pressé, on voudrait que vous écriviez un épisode tout de suite, voire deux, peux-tu passer à la prod récupérer des DVD etc." Super, je saute dans mon jean et arrivé à Saint Lazare, il me rappelle: "oups, on a eu un rdv ce matin avec TF1, en fait, ils préfèrent qu'on prenne des auteurs qu'ils connaissent déjà, je suis vraiment désolé…"
Et me voilà de retour chez moi.
Alors bien sûr, ça n'enlève rien au fait que je pense toujours beaucoup de bien de ce producteur, avec lequel je continue à avoir très envie de travailler. On doit d'ailleurs le revoir bientôt pour lui soumettre des projets persos.
Mais bon, je constate juste que du côté des diffuseurs, enfin surtout sur les chaînes privées, c'est toujours le pot de fer contre le pot de terre. Un producteur, animé des meilleures intentions du monde, n'a d'autres choix que de céder aux desiderata de son commanditaire.
Dites, c'est vraiment comme ça que les choses vont bouger ?

24.6.08

Flemme

Oui, en ce moment, flemme.
Flemme d'écrire ce post, flemme de trouver une photo pour l'illustrer, flemme de vous raconter notre rdv d'hier avec des jeunes talentueux quinenveulent dans le domaine de la 3D, flemme de travailler, de chercher des idées, de développer le nouveau concept qui s'est révélé à moi comme une évidence il y a quelques jours.
Flemme d'aller au cinéma, de jouer, de manger, d'écouter la radio…
Bref, j'ai qu'une envie, c'est glander.
Le bon côté de la chose, c'est que j'ai aussi la flemme de m'inquiéter pour l'avenir.
Comme quoi, tout mal a son bien…

20.6.08

- 50%

Journée sympa hier. Une après-midi consacrée à cogiter sur Pills, en compagnie du réalisateur et du producteur. Définir au mieux le style de la série, donc ce qui s'y passe, établir le bon rapport entre la comédie et l'action (pas facile ça). Un projet dont j'ai vraiment hâte de voir l'accueil chez le diffuseur.

Et le soir, petite sauterie entre amis blogueurs/scénaristes, où il a beaucoup été question de… scénario.


Alors pourquoi "-50%" ? Parce que j'étais diminué par une sale crève qui m'alourdissait la tête, me bouchait les oreilles, et m'arrachait la gorge dès que je voulais prononcer un mot.
Alors évidemment, je n'ai pas profité à fond de cette soirée où quelques membres éminents du scénario français conversaient avec de jeunes pousses.
Sorry guys, je ferai mieux la prochaine fois.

Allez je me soigne, bon week-end et à lundi !

18.6.08

Le vent se lève, il faut tenter de vivre…

Je ne sais pas si Shyamalan a lu Valery, mais à voir son dernier film, Phénomènes, on se dit que si, sûrement.
Depuis son premier opus, Sixième sens, je répète à qui veut l'entendre que Shyamalan fait des films spécialement à mon égard. Je comprends tellement chacun de ses plans, de ses dialogues, de ses thématiques que je me dis que Shyamalan est une sorte de réincarnation de moi-même, en talentueux bien sûr. Le problème c'est que je ne suis pas mort, et je crois que je ne lui pardonnerai jamais d'avoir pris ma place sans attendre que je disparaisse. Mais bon. Faudra qu'on ait un explication là-dessus un jour, lui et moi.
En attendant, j'ai passé hier un moment fort. Sur un sujet limpide (pourquoi personne n'y avait pensé avant), il déroule le génie de sa mise en scène, et cette façon si particulière, à la fois simple et décalée, de nous raconter une histoire. Je ne veux rien en dire de très précis pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu.
Mais quand même, ces chutes de corps sur un chantier, l'apparition des grandes échelles dans les arbres puis de ce qui s'ensuit, le vent qui soulève les feuilles, menace invisible et pourtant bien réelle. Toute la terrifiante étrangeté du monde dans le simple plan d'une balançoire sous un vieil arbre. Tout cela sans effets spéciaux bruyants, sans racolage, juste des plans sobres juxtaposés qui dessinent le tableau angoissant d'une humanité en perdition. Le cinéma dans son essence même. L'antithèse du cinéma à la The Island, la modestie des moyens pour mieux faire ressortir l'essentiel. Ça aurait été tellement facile de faire de l'esbrouffe avec des explosions et des couleurs qui claquent. Mais Shyamalan n'est pas un réalisateur de pub ou de clips, c'est un auteur qui se pose à chaque fois la question de la forme et du fond, pour que son propos soit à chaque fois le plus juste et le plus fort possible.
À vrai dire, depuis Hitchcock, je n'avais jamais ressenti cela (le film à de nombreux points commun avec Les Oiseaux). J'aime cette sensation de fin du monde, ces personnages isolés, abandonnés de tout secours divin… Oui, le vent se lève, et oui, il va bien falloir tenter de vivre. Seul, forcément.
Il y aurait beaucoup à dire encore, mais comme je ne veux pas spoiler, je vais m'arrêter là.
Que d'autres aiment ou pas, ça m'est bien égal. Shyamalan fait des films rien que pour moi. Je lui ai d'ailleurs déjà passé une autre commande. J'ai hâte à l'année prochaine…

13.6.08

AI, c'est fini

Après la réunion avec le diffuseur, qui a rejeté la majorité des partis pris souhaités par la production, nous avons donc été écartés de la série. Un auteur va reprendre notre séquencier pour en faire une V8, et passer à la CD, si tout va bien.
Au-delà de la déception, sur le fond, la forme et le manque à gagner, je m'interroge.
Quand je lis par exemple le blog de l'apprenti, où il explique en gros qu'il préfère ne pas écrire pour la télévision française parce qu'il sent que ses projets n'y trouveraient par leur place, et que le goût du public ne correspond pas à ce qu'il a envie de leur proposer, j'avoue que cela me fait me poser des questions. Faut-il absolument se forcer à écrire pour gagner sa vie, quitte à vivre au quotidien la déception et la frustration, ou vaut-il mieux conserver son intégrité en attendant des jours meilleurs, et trouver un autre moyen de gagner de l'argent ?
Oui, mais quel autre moyen ? J'ai fait l'assistant-réalisateur pendant de longues années, je n'en ai plus envie, et je ne me vois pas vendre des big mac, en tout cas plus à mon âge. Et puis si on ne fait qu'attendre d'écrire au lieu d'écrire, est-on vraiment scénariste ? Bref, n'est-ce pas une posture un peu facile ? Car l'apprenti, par définition, est un apprenti, et il ne s'est donc jamais frotté au principe de réalité, celui d'un système, avec ses lois, ses contraintes, ses intervenants. Il n'y a aucun mal à renoncer à être scénariste de télévision, mais alors il faut passer à autre chose. Finalement, je préfère me dire qu'il doit y avoir un moyen de combattre de l'intérieur. À force de croiser des gens et après quelques mauvaises rencontres, on finit par trouver ceux avec qui ça peut coller
Le meilleur exemple, GDM. La preuve que l'alchimie entre un producteur talentueux et intelligent, des auteurs motivés et un diffuseur qui a l'air de suivre, cela peut exister.
Bon, comme rien n'est simple, c'est sur le service public, avec les risques de démantèlements qui se font plus précis de jours en jours…
Je disais qu'il fallait avoir la foi, je le pense de plus en plus. Une foi qui doit s'accompagner d'un combat, de risques à prendre, jusqu'au sacrifice, sans doute, de sa personne.
Après tout, Jésus-Christ n'a pas très bien fini.
En attendant, comme disait ma grand-mère, il faut porter sa croix…

11.6.08

Que dire…

Que dire à propos de notre réunion chez le diffuseur pour parler du séquencier V7 de notre série policière ?

Que dire, quand on doit se justifier sur des éléments d'intrigues ou des rapports entre les personnages que le diffuseur trouve mauvais, et qui vous ont été imposés ?

Que dire, quand on s'aperçoit que la V1 du séquencier aurait beaucoup mieux convenu au diffuseur et qu'on aurait gagné 2 mois de travail inutile ?

Que dire, quand on accuse vos personnages d'être des saints et de tirer vers du "Joséphine", quand vous avez tout fait pour éviter ça ?

Que dire ??

Ah oui si, je sais: j'ai besoin d'argent.

6.6.08

Manger son chapeau

Hier, après une journée encore consacrée aux CD de GDM en atelier, nous étions invités au pot de début de tournage de P Seize sur le lieu des décors.
Mon petit Tom aussi était de la partie, et c'était amusant de le voir courir dans les décors d'une série dont son papa était, en partie, l'initiateur. Je doute qu'il se souvienne de ce moment dans quelques années, mais je ne peux m'empêcher de me demander si ça influencera ses envies d'un métier ou d'un autre. S'il devient scénariste ou pire, comédien, je l'aurai bien cherché.
Ce qui était amusant aussi, c'était de voir rassemblé le gratin de la chaîne, de la production, les comédiens, tout ce petit monde gravitant autour de ce projet, et surtout, ceux qui s'étaient faits éjecter (quelques scénaristes, dont nous ;) ) et le réalisateur du pilote que nous avions écrit. Un réalisateur qui nous disait qu'il avait été repêché et qu'on allait lui donner la possibilité de réaliser un épisode; pour voir si ça collait. À la suite de quoi, il aurait peut-être la permission d'en faire d'autres…
Comme quoi, quand on croit que c'est fini, c'est pas toujours fini. Et il vaut mieux avoir un solide sens de l'humour pour faire ce métier, avec un ego pliable, pour le faire rentrer dans sa poche.
Parce que si on commence à considérer tout ça avec gravité, on risque d'en perdre le sommeil et l'appétit. Surtout à force d'avaler son chapeau…

3.6.08

Courage…

Réunion téléphonique hier, avec le producteur de GDM et la conseillère des programmes de France 2 qui s'occupe de la série.
Curieuse impression. Celle qu'on tient d'une part une très bonne série jeunesse, qui enthousiasme visiblement France 2 et qui correspond à ce qu'ils ont envie de mettre à l'antenne aujourd'hui (Cf. CCC qui ne sera pas diffusé chez eux mais sur France 4, comme pour s'en débarrasser avec un peu de honte). Et en même temps, cette p… d"histoire de suppression de pub qui leur ôte toute visibilité, et les fait sombrer dans un discours entre fatalisme et catastrophisme…
Alors oui, il en faut du courage pour continuer à y croire, jouer les équilibristes sur une corde bien raide, sans aucune idée de la profondeur du gouffre.
Si un jour Tom me dit:"Papa, je veux être scénariste", je crois qu'on aura une discussion sérieuse entre hommes.
Remarque, avec un peu de chance, je serai déjà gâteux…

2.6.08

Reprise

Après un week-end plein de soleil, de girafes, de rhinocéros et autres babouins (non non, j'ai rien pris d'illicite), il faut reprendre le travail. Une semaine placée sous le signe de GDM, avec des continuités dialoguées à écrire, et d'autres à lire et annoter en prévision d'une réunion avec le groupe d'auteurs jeudi et vendredi.
Faire le point aussi avec France 2 sur un synopsis, et puis surveiller la santé de mon compère, attaqué par des brins d'herbe (rien d'illicite là non plus).

Et puis entre tout ça, trouver le temps quand même de suivre un peu Roland-Garros, mon petit plaisir à moi depuis longtemps maintenant, depuis très exactement les exploits d'un nommé Borg.
Ah… nostalgie…