31.10.08

Home, boring home

N'est pas Polanski ou Carax qui veut. Partant d'une idée forte et originale, une famille dans une maison au bord d'une autoroute qui prend vie, Home d'Ursula Meier n'atteint que très rarement sa promesse. La faute à un scénario qui s'épuise de scènettes en scènettes sans jamais vraiment décoller. La sensation de voir un (très) long court-métrage. Reste quelque plans marquants, furtifs, la famille traversant l'autoroute avec un congélateur, les automobilistes pris dans les bouchons devant la maison et sortant de leurs voitures pour photographier cette verrue au milieu de nulle part.
Mais des impressions furtives font-ils un film ? Est-ce normal de bailler autant que je l'ai fait devant l'incapacité de l'auteur à échapper à la collection de scènes et à raconter une histoire forte qui nous emmène quelque part, même si les personnages ont le droit eux, d'aller nulle part ?

Une seule vraie surprise dans ce film, le jeu d'un acteur de 12 ans comme je n'en ai jamais vu dans le cinéma français, où les gosses s'appliquent d'habitude à jouer faux ou à réciter. Le garçon qui joue le fils de la famille lui, est d'une grâce lumineuse, d'une justesse et d'une profondeur inouïes.

Il s'appelle Kacey Mottet Klein, et j'espère qu'on le reverra très très vite.

27.10.08

Podcast

L'interview que Ced et moi avons donnée à Aix les Bains aux sympathiques responsables du site Spin-Off est en ligne ici.

En la réécoutant, je m'aperçois que j'ai dit moins de conneries que dans mon souvenir ;).

24.10.08

Ça avance

Semaine positive, au cours de laquelle s'est amorcé le redémarrage de GDM. De nouvelles rencontres aussi, très prometteuses, mais je préfère attendre avant d'en parler plus en détail. Je suis sans doute plus superstitieux que mon camarade.

En tout cas il se passe des trucs, et ça, ça fait toujours du bien !

Allez, bon week-end à tous.

20.10.08

Mon Aix

Me voilà de retour du festival d'Aix les bains, où se déroulait le festival "Scénaristes en série", 3ème saison, avec un certain sentiment de malaise.
Festival de la déprime des auteurs et des producteurs? Festival masochiste ?
Il faut dire qu'à chaque fois, un pays est invité, dont on découvre les nouvelles séries. Et ça n'aide pas.
Parce qu'entre les USA pour la première édition, le Québec l'an dernier et les Anglais cette année, c'est quand même toujours l'occasion de se prendre une bonne claque. On sort des projections en se disant "mais pourquoi nom d'une pipe, ne sommes-nous pas capables de faire des séries avec autant d'exigence et de qualité, aussi bien concernant l'histoire que les personnages, l'originalité ou le ton?". Et qu'on ne me sorte pas l'argument du budget. Certes, il est valable pour les fictions US, mais il suffisait de voir les séries anglaises cette année pour comprendre qu'on peut être inventif et pertinent avec des budgets plus que serrés, en tout cas sûrement pas plus importants que les nôtres.
Un début de réponse a été apporté par ces mêmes Anglais, auteurs, producteurs et diffuseurs, lors d'une table ronde où ils nous ont expliqué leur philosophie. Tout d'abord ils étaient super étonnés d'apprendre qu'en France, notre mètre étalon est la ménagère de moins de 50 ans. Comme le rappelait un des auteurs, sa mère a 60 ans et son film préféré est le Silence des agneaux.
Ensuite leur façon de voir les choses est très simple. Une bonne série, c'est avant tout une bonne histoire, avec des personnages forts et un ton cohérent pour raconter cela. Cohérent signifiant "sans concession". Tout le contraire de la France finalement. Ici, une série doit avant tout correspondre à un certain type de public, certaines tranches d'âge ou catégories professionnelles. Bref, là où les Anglais écrivent en pensant d'abord dramaturgie et personnages, nous nous écrivons en pensant d'abord cible, marketing, annonceurs. Quel scénariste français n'a pas déjà reçu des notes d'une chaîne lui demandant de transformer un personnage parce qu'en ce moment ils sont un peu légers sur le segment des gays CSP+ de 30-35 ans aimant le sport et le commerce équitable ? Une productrice anglaise confirmait qu'elle trouvait cette façon de faire totalement incongrue, et qu'on avait toutes les chances en pratiquant ainsi de perdre son âme et d'écrire des histoires molles. CQFD.
Impression confirmée par la projection le dernier soir des bandes annonces des chaînes françaises pour présenter leurs prochaines fictions. En voyant ça, on avait surtout envie de travailler pour Arte et Canal +, les deux grandes chaînes historiques dont les audiences sont les plus faibles. Comme par hasard.
Quant à la table ronde intitulée "Fiction dans quel état j'erre?", elle était proprement surréaliste. Voir la vielle garde de la fiction française, de Navarro à Lescaut, nous expliquer qu'on avait perdu la magie de l'âge d'or m'a tout simplement coupé le souffle. Qualifier un robinet d'eau tiède d'âge d'or, c'est juste à se flinguer avec une saucisse plate. Où alors il faut comprendre "âge d'or" dans le sens sonnant et trébuchant, tant il est vrai que les caciques présents au débat se sont fait des couilles en or avec des fictions au goût d'opium du peuple.
Curieux sentiment donc, à propos d'un festival qui cherche des solutions au malaise de la fiction hexagonale, mais en convoquant à son chevet les médecins de Molière.
Certains producteurs à l'issue de la dernière soirée me confiaient leur déprime. La crise financière, la suppression de la pub sur le service public, les chaînes commerciales qui confondent marketing et dramaturgie, voilà de quoi se demander où l'on va et jusqu'à quand.
Même la bouffe était sous forme de miniatures, comme si un mauvais génie avait tout rétréci d'un coup de baguette magique.
Heureusement qu'il y avait les amis avec qui rigoler et refaire le monde, nos producteurs préférés qui ont l'air de garder le moral contre vents et marées, et les journalistes de Spin-off pour nous interviewer, Cedric et moi. Ça nous a permis de vider notre sac, et vous pourrez bientôt écouter ça sur leur site.

Je ne sais pas si j'ai hâte à la prochaine édition du festival, mais j'ai surtout hâte que chacun prenne conscience qu'on n'écrit pas des bonnes séries le nez sur les chiffres. Et ça passe par une remise en question de chacun: les auteurs sont-ils si bons que ça ? Les producteurs sont-ils suffisamment impliqués ? Les diffuseurs peuvent-ils être plus proches des auteurs que des annonceurs ?
Une remise en question qui n'a en tout cas pas eu lieu dans cette 3ème édition du festival, plus proche de l'onanisme collectif pour certains ou du refoulé pour d'autres.
L'année prochaine ?

Si tout va bien…

16.10.08

Ça va Lise ?

Oui, elle allait plutôt bien Lise aujourd'hui.
Elle nous a même dégoté un contact avec un producteur qui pourrait se révéler très intéressant.
Et en parlant de valise, demain c'est départ à Aix les Bains pour le festival des scénaristes, 3eme du nom.
Au programme forums, conférences, rencontres, alcool à gogo et nuits courtes !

13.10.08

Putain de série !

Allez, j'y vais de ma pub moi aussi, parce que le projet est excitant, fait par des gens de talent (Makingprod à la production, Daive Cohen à l'écriture, Julius Berg à la réalisation, sans parler des comédiens, tous excellents).

Il s'agit d'une Web-série, qui pourrait bien connaître un développement ultérieur sur une chaîne. Le pitch ? Un pool de scénaristes au travail ! Où comment vivre de l'intérieur, avec un humour à la dynamite, les affres de ces auteurs qui imaginent vos séries préférées.

Et si ce concept de série pour le web s'imposait de plus en plus, pour devenir un modèle dramaturgique et économique préfigurant le renouvellement d'une fiction française qui n'arrive pas encore à se trouver ?

Ça nous arrangerait, Cedric et moi, parce qu'on a un super projet à caser !

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9.10.08

Râler plus pour gagner plus

Bon, ça fait des semaines que je me retiens de râler sur ma condition, que je me dis que ce blog ne doit pas être un exutoire de mes angoisses, que je n'ai pas à faire subir à mes nombreux (?) lecteurs la fluctuation de mes états d'âme, et hier, je craque.
Résultat, dans la foulée, j'apprends que l'écriture de GDM va reprendre et que la fin de l'année devrait être bien occupée (et rémunérée).

Voilà qui ne va pas m'inciter à me retenir de râler.
Vous êtes prévenus…

8.10.08

Repère

Par nostalgie, et parce que je n'ai pas grand chose à faire en ce moment, je me suis retrouvé avec, entre les mains, le livre de photos de la naissance de Tom. Et à la fin du livre, il y a des extraits de mon blog, que je venais alors tout juste d'ouvrir.
Je parlais de la joie d'attendre cet enfant, mais aussi de la difficulté à attendre que les projets d'écriture se concrétisent. J'avais l'impression de vivre quelque chose de fort, comme un vrai tournant de ma vie et j'allais même jusqu'à écrire que l'année 2006 serait une grande année ou ne serait pas.
Finalement, l'année 2006 est passée, puis l'année 2007, et presque 2008. Et en cette rentrée, je pourrais écrire mots pour mots l'angoisse et le doute qui m'étreignaient alors. 2009 sera-t-il une grande année professionnellement ? Cela va-t-il enfin décoller ? Vais-je pouvoir vraiment commencer à vivre de mon métier ?

Comme une drôle d'impression que l'histoire se répète.
À la seule différence que Tom aura bientôt 3 ans, qu'il va à l'école et qu'il sait chanter sans se tromper "une souris verte".

Finalement, le seul vrai repère pour me dire que ma vie ne fait pas du surplace…