27.12.05

Mes nuits sont moins belles que vos jours

Vos amis vous préviennent, les sites internet consacrés à la maternité regorgent de conseils en tous genres, votre pharmacienne compatit, vos voisins vous regardent de travers, mais malgré cela, vous n'avez rien vu venir. Tout à la joie de voir ce petit être arriver à la maison, vous n'avez pas bien pris conscience du séisme qui bouleverse désormais votre vie: Bébé ne fait pas ses nuits.

Une situation qui va durer pendant des mois...
De longs mois au cours desquels vous n'aurez plus le droit de dormir plus de 3 heures de suite, où la nuit vous paraîtra longue comme un film de François Ozon, où vous croiserez dans le couloir le zombie de votre femme qui vient prendre la relève...
Alors oui, l'arrivée de Tom à la maison, c'est "que du bonheur", mais il va falloir quand même trouver une solution pour reprendre une vie "normale", travailler, avoir des idées, manger des nounours en chocolat avec mon compère d'écriture et tutti quanti.

Avoir un enfant, c'est un bonheur comme il n'en existe pas, mais c'est aussi découvrir que le sommeil est la première des nourritures.

Et il semblerait que je ne sois pas près de manger de nouveau à ma faim...

18.12.05

Mon fils à nous

C'est arrivé hier soir, samedi 17 décembre, à 22h02.

Je pensais faire un post long de 30 pages, me surpasser dans la finesse stylistique et la métaphore de haut niveau, bref vous faire part de ma joie et de mon émotion dans une explosion de génie créatif et inspiré, sauf que cette émotion-là, cette joie-là sont tellement ENORMES, tellement hors normes qu'aucun mot, même inventé, ne saurait en rendre compte.

Tom est né, il est mon fils et je suis son père. Une nouvelle vie commence.

Et je me demande simplement comment j'ai pu attendre aussi longtemps.

16.12.05

À poil King-Kong !

Je suis allé voir ce matin ce fameux remake de King-Kong.

Tout a été dit sur cette oeuvre pourtant très peu médiatisée, et je ne m'étendrai donc pas sur les qualités de ce qui est effectivement un excellent film d'aventures.

Une chose cependant m'intrigue. Je me souviens qu'à la vision du précédent remake, de John Guillermin, l'adolescent gonflé d'hormones que j'étais avait ressenti comme des palpitations lors de certaines scènes d'un érotisme à polluer son siège sur le champ. Notamment cette fameuse scène au cours de laquelle Kong tente, d'un index négligent (et gros), d'abaisser le décolleté de la belle (Jessica Lange).

Or, dans la version de Peter Jackson, nulle scène torride, nulle allusion à un quelconque éveil d'une sensualité primitive chez le grand mâle en rut qu'est le valeureux (et macho) King-Kong.

Les effets spéciaux sont cependant d'un très haut niveau (si je puis dire), et nous permettent d'apprécier la moindre mimique de la bête, la légèreté de ses poils au vent (poil aux dents), ou la finesse des ridules de sa peau.

Alors je me pose une question de fond: où est passé le braquemard King-size et l'abominable paire de couilles qui va avec ??

12.12.05

Le soleil donne

Je vous en parle depuis longtemps, et c'est maintenant chose faite. Le dernier album de Nolwenn Leroy est disponible dans les bacs, comme on dit, depuis une semaine. Et bien sûr, je l'écoute en boucle.

Au début, j'ai été un peu surpris, voire déçu. En effet, j'espérais entendre des chansons qui mettraient en avant sa voix exceptionnelle. Mais, comme chacun sait, cet album a été conçu et réalisé par Laurent Voulzy, d'où cet univers reconnaissable, ces arrangements magnifiques certes, mais dont je trouvais qu'ils ne laissaient pas assez de place à l'organe de ma chanteuse fétiche.

Mais ça, c'était à la première écoute.

Car maintenant que mon oreille s'est faite à cette nouveauté, j'avoue que chaque nouvelle écoute est une redécouverte. En fait, ce n'est pas Nolwenn qui s'est glissée dans l'univers de Voulzy, mais c'est bien Voulzy qui a su épouser la personnalité de la brune aux yeux de braise ( quoi... ? QUOI ??).

De Nolwenn Ohwo à Reste encore, en passant par J'aimais tant l'aimer, la magie fonctionne, celle d'une voix et d'une interprétation sensible et riche, alliées à un physique envoûtant.

On est loin des Jennifer et autres Emma Daumas (Pffff, Emma Daumas !) et de ces albums qui semblent avoir été conçus par un ordinateur, pardon, un PC...

Ici, c'est bien d'un univers original, prenant, personnel qu'il s'agit. On est en présence d'une artiste authentique, qui prend des risques, qui s'affirme, et à qui surtout l'avenir appartient.

Un ultime fantasme:
Qu'un jour, la BO d'un de mes films soit interprétée par cette jeune fille qui a compris que le talent est une histoire d'amour...

Nolwenn, si tu lis ce blog...


PS: Ne fais pas attention aux commentaires à la con qui ne vont pas manquer de tomber, comme une eau polluée sur la fraîcheur d'une rose...
Aujourd'hui, lundi 12 décembre 2005, il fait froid.


Et moche.

7.12.05

Ironie (dramatique ?)

Je ne crois toujours pas en Dieu, mais ce qui est sûr, c'est qu'en ce moment il est d'humeur taquine.
Dans mon précédent post, j'évoquais la nouvelle vie qui s'ouvrait à moi. Je ne croyais pas si bien dire. J'ai reçu un coup de fil aujourd'hui m'annonçant que l'émission qui me nourrit depuis maintenant plusieurs années, "Face à l'image" sur France 2, s'arrêtait fin décembre et ne serait pas reconduite en janvier. Pour résumer: j'ai plus de boulot.
En revanche, j'attends toujours l'arrivée de mon premier enfant, et il va falloir, toujours, le nourrir.
Bref, pour une nouvelle vie, ça va être une nouvelle vie...

Dans un récent mail envoyé à mon compère Cédric, je lui disais (pour rire): "T'as une vie trop géniale. J'aimerais être toi".

Il faut parfois se méfier des voeux qu'on fait...

2.12.05

Lettre ouverte aux scénaristes en devenir

Ma vie est en train de changer. Résolument.
C’est même ce qu’on pourrait appeler une nouvelle vie. Alors, à l’aube de cette révolution, je m’arrête un instant pour me retourner sur les années passées.
Plus de vingt ans déjà que j’ai fait ce choix de travailler comme scénariste et réalisateur, pour le cinéma bien sûr, mais aussi pour la télévision. Vingt ans que je propose des projets, que je rencontre des producteurs, des diffuseurs, des collaborateurs. Vingt ans de rencontres, les unes magnifiques, les autres douloureuses. Vingt ans au cours desquels peu de choses auront finalement abouti, mais dont je suis quand même très fier. Vingt ans enfin que je doute, tant il est vrai que chaque échec est l’occasion d’une remise en question. Enfin, je devrais dire « était l’occasion». Car aujourd’hui le vrai changement, la révolution, se situe bien là.
Est-ce l’arrivée dans quelques jours d’un enfant qui m’oblige à me projeter dans l’avenir avec optimisme et enthousiasme ? Sont-ce les belles rencontres que j’ai faites depuis un an, après avoir décidé d’arrêter de tourner autour du pot et de mettre toute mon énergie dans l’écriture ?
Toujours est-il qu’aujourd’hui, je ne vois plus les choses de la même façon. Avant, je pensais que c’étaient les autres qui avaient raison lorsqu’ils pointaient les faiblesses de mes projets, voire de mon talent.
Aujourd’hui, je sais qu’ils ont tort. J’ai confiance en mon talent, et mieux, je sais qu’il s’est renforcé au fil des années et du travail. Et mieux encore, je sais qu’il va croître dans l’avenir, trouver de plus en plus son plein essor.
Dans mes pires moments de doute, j’ai attendu des signes, un message qui descendrait du ciel pour me convaincre que j’avais raison de m’acharner. Il suffisait que je déambule dans Paris, ces idées noires en tête, et que je tombe par hasard sur le tournage d’un film, avec ses lumières et ses acteurs maquillés, pour que je retrouve le sourire, convaincu que quelqu’un ou quelque chose s’adressait à moi pour m’encourager…
Aujourd’hui, je ne crois plus en ces signes et je ne les cherche plus. Tout simplement parce que j’ai réalisé qu’ils sont en moi depuis toujours. Je suis né avec, et il suffisait que j’ouvre les yeux…
Alors, même si j’ai bien conscience aujourd’hui que je ne suis pas forcément un génie, je sais aussi que personne ne pourra me convaincre que je n’ai pas de talent. Et à un scénariste qui me dirait qu’il se donne encore six mois pour réussir à faire triompher ses projets, je répondrais que s’il se donne une limite, s’il hésite, c’est sans doute que sa motivation n’est pas si grande que cela.
En fait, j’ai parlé de choix au début de ces lignes, choix de vie et de destin. Il n’en est rien.
Je n’ai pas choisi ce métier, c’est lui qui m’a choisi. Plus on avance en âge, et plus on devient ce que l’on est.
Quand j’avais 20 ans, je me donnais jusqu’à 30 ans pour réussir. A 30 ans, je me donnais jusqu’à 35. A 35, jusqu’à 40…
Aujourd’hui, j’ai cessé ce petit jeu. J’ai trouvé la paix, parce que j’assume ce que je suis, qui je suis. Une sorte de coming out.
Parce qu’écrire des histoires, inventer des personnages et leur donner vie, n’est pas pour moi une activité optionnelle, un épiphénomène. C’est ma raison d’être, le sens de ma vie, l’essence même de mon moi profond, ce qui me tient debout. Je n’ai pas seulement « envie » de le faire, j’existe « en train » de le faire.
Si j’abandonnais, j’abandonnerais la vie.
J’en ai croisé des gens qui semblaient avoir la même motivation et qui finalement ont déclaré forfait. Aujourd’hui ils tiennent un magasin ou donnent des cours dans des établissements. Je ne juge pas cela. Simplement, ce n’est pas qu’ils ont abandonné leur projet de vie. C’est plutôt que ce n’était pas ça, leur projet de vie.
Quant à moi, rien ni personne ne me fera renoncer. S’il faut une vie, j’y passerai ma vie. S’il faut encore une autre vie, je reviendrai…
J’ai mis 37 ans à rencontrer la femme de ma vie, celle-là même qui dans quelques jours mettra au monde notre premier enfant.
J’ai mis 42 ans à rencontrer un partenaire d’écriture, avec lequel mes projets ont soudain pris une réelle envolée.
Je ne crois en aucun Dieu, en aucun signe. Je crois juste à la force du travail, de l’abnégation, de l’acharnement, de la passion, de l’amour…
Parce qu’on a une vie à vivre et qu’il faut se demander, profondément, ce qu’on veut en faire, et ce qu’on est prêt à sacrifier pour qu’elle ressemble à ce rêve d’enfant qui un jour s’est planté en nous comme une graine, un petit diamant brut qu’il faut sans cesse polir…
Tom arrive, des producteurs nous font confiance, estiment qu’ils ont fait une belle rencontre en croisant notre chemin. Nous avons des idées plein la tête, l’énergie d’un esprit sain dans un corps sain. L’avenir nous ouvre les bras. Mais ce qui reste vrai, au-delà de tout ça, c’est que cette vie-là, à venir, c’est à nous de l’inventer.

20.11.05

VERNISSAGE

Elle a mis du temps, mais ça y est elle s'est décidée. Et oui, ma chérie vient d'ouvrir sa galerie de photos.

ICI

Bien sûr, on pourra toujours dire que je ne peux pas m'exprimer en toute objectivité, n'empêche, cette fille-là a un sacré talent.

Quand je regarde les photos qu'elle vient de mettre en ligne, j'oublie que c'est la future maman de Tom, la fille qui m'a fait tourner la tête voilà six ans déjà et qui me rend heureux jour après jour.

Je m'abandonne à la vision de ces enchevêtrements de couleurs, ces murs torturés, ces compositions urbaines qui disent la beauté, la force et la folie du monde.

Et même que je suis jaloux. Parce que j'aimerais bien connaître le secret qui permet de faire d'aussi singulières photos.

Je vous engage donc à aller faire un tour sur cette galerie virtuelle. Vous avez même le droit de laisser des commentaires...

13.11.05

Pendant les travaux, les projets continuent

Eh oui, la chambre de Tom commence à prendre forme. Après avoir bataillé puis triomphé avec le plafond, je vais m'attaquer cette semaine à la peinture des murs.
Nous avons opté pour un joli mauve pastel qui, nous l'espérons, emplira de joie ses petits yeux émerveillés.
Ensuite il n'y aura plus que le parquet à poser, les meubles à acheter, et il aura le droit (enfin) de montrer le bout de son nez...

Pendant ce temps-là, ma vie de scénariste-réalisateur poursuit son cours. Enfin plus de scénariste que de réalisateur, mais chaque chose en son temps.
J'ai d'abord reçu un mail très sympathique de l'éditeur du bouquin dont je viens de finir la traduction. Il me dit qu'il s'est — je cite — "régalé" à la lecture et qu'il — je recite — "me remercie pour le merveilleux travail accompli".
Bon ben voilà qui fait chaud au coeur et qui me rend encore plus impatient de tenir le livre entre les mains, en principe en janvier.

Sinon, les projets avec Pitbull avancent lentement mais sûrement. Toujours en duo avec mon compère d'écriture Cédric, nous avons fourni un travail qui apparemment les a emballés. Aussi bien sur le projet "l'oeil de Candice", une série pour les djeun's, que sur l'élaboration des 4 personnages d'une série cette fois sur les trentenaires. Sur ce dernier point, j'avoue que le fait d'avoir traduit un livre sur la psychologie des personnages nous a bien aidés, nous permettant de créer des héroïnes à plusieurs dimensions, immédiatement identifiables.

Bref nous continuons à marquer des points. J'espère d'ailleurs que ça va continuer, puisque nous venons de livrer à Pitbull la version 2 du séquencier de "Marina", thriller psychologique et sulfureux.
Il y a pas mal de changements par rapport à la première version, et même si Cédric ne semble pas totalement satisfait, je trouve pour ma part qu'il y a un réel progrès, aussi bien dans le resserrement de l'intrigue que dans l'épaisseur qu'ont prise tous les personnages.
Nous attendons maintenant leur réaction.
Et puis nous avons aussi envoyé à une boite qui bosse avec Canal un projet de série de 6x13 mn, d'après une idée originale de Cédric, et que nous développerons ensuite ensemble si jamais le projet est retenu. Et si en plus je pouvais le réaliser dans la foulée, ce serait encore mieux !

Voilà, les choses ne vont pas toujours aussi vite qu'on le souhaiterait, et j'ai parfois l'impression d'être le spectateur d'une course d'escargots, mais je me dis qu'il y en a bien un, un jour, qui finira par atteindre l'arrivée.
De toute façon, c'est vrai que pour atteindre son but, il faut toujours en baver...

3.11.05

Mon cinéma

Une chose vous étonne peut-être depuis que vous lisez ce blog. Le sous-titre en est "Chronique d'un réalisateur qui écrit". Mais à vrai dire, on n'y parle jamais de réalisation.
Qu'est-ce à dire ? Serait-ce une fausse piste ? Un voeu pieux ? Une figure de style ?
Pas du tout. C'est une réalité. Mais une une réalité disons, intermittente.
Parce que réaliser un film, c'est quand même beaucoup moins aisé, d'un pur point de vue pratique, que d'écrire un scénario ou un roman, exercices auxquelles je m'adonne plus régulièrement.

J'ai déjà réalisé un documentaire sur la musique cubaine, diffusé sur Arte puis sur un grand nombre de chaînes du câble.
Et, concernant la fiction, j'ai réalisé deux courts-métrages, avec mes petits moyens et une petite équipe. Et même une équipe réduite à ma seule personne (plus les comédiens) pour le second.
La réalisation est pour moi, avant tout, un moyen d'exprimer une vision du monde et du rapport entre les êtres. Ça peut paraître ambitieux, voire pompeux comme ça, mais c'est extrêmement sincère.
Et c'est surtout pour dire que la réalisation d'un film n'est pas pour moi uniquement une question de technique, d'esbroufe virtuose.
Je ne suis pas fan des caméras qui font des loopings, des ultra-ralentis et autres afféteries qui attirent l'oeil sur la caméra au détriment de l'histoire qu'on raconte et des personnages qui y jouent leur destinée.

Car il s'agit bien de ça. Une histoire forte, une dramaturgie intense dans laquelle des personnages de celluloïd arrivent à nous parler de nous-même, dans ce moment incroyable d'émotion qu'on appelle la magie du cinéma.
La technique au service de l'histoire pour créer du vivant et faire qu'un film soit plus qu'un amusement pour garçons riches. Une expérience inoubliable, une émotion esthétique qui perce à jour notre finitude pour nous emmener là-haut, tout là-haut, tutoyer les étoiles.

Et vraiment, pour arriver à cela, je ne ressens nul besoin de faire faire trois fois le tour sur elle-même à la caméra, ou de faire passer l'objectif par le trou d'une serrure avant d'atterrir au sous-sol après avoir traversé 5 planchers.
Si on a que cela à proposer, on n'est pas, selon moi, un réalisateur. On est, au mieux, un faiseur, un technicien, un passionné du mouvement, un cadreur ou un chef opérateur apoplectique, bref on est au cinéma ce que Richard Clayderman est à la musique, un virtuose qui n'a rien à dire.

Les cinéastes que j'admire sont au contraire ceux qui ont le génie de la simplicité. Les Hitchcock, les Shyamalan, les Bergman, les Billy Wilder, ceux qui sont capables de créer avec trois plans ce que Mozart créait avec trois notes, un univers entier aux mille résonances, un ticket pour l'au-delà de nos rêves.

Alors oui, sans doute le chemin est-il encore long pour arriver à m'approcher de cela, mais le principal est de garder le cap, contre vents et marées, et ne pas céder aux tentations de la facilité, ni se laisser impressionner par l'esbroufe des virtuoses au coeur vide.
La réalisation, comme l'écriture est un sacerdoce, un acte de foi, un don de soi pour les autres.
Pas un exercice masturbatoire pour montrer comment qu'on est beau.

L'essentiel, pour moi, est de le savoir. Et les films viendront.

1.11.05

Fini !

Ça y est. J'ai enfin remis ma copie aux éditions Dixit. Cette traduction d'un ouvrage consacré à la psychologie des personnages de cinéma m'aura occupé tout une année durant.
Cela aura été une expérience très enrichissante, pas toujours facile, parce que traduire un livre de 360 pages quand on n'est pas traducteur, c'est parfois une sacrée bagarre avec les mots.
Merci donc à ceux qui m'ont aidé (ils se reconnaîtront).

J'ai maintenant hâte que le livre soit publié (en principe en janvier), pour pouvoir le ranger dans ma bibliothèque, à côté des autres, tous ces ouvrages que j'ai accumulés au fil des ans, sur la dramaturgie, la technique du cinéma, l'élaboration des personnages. La plupart publiés chez Dixit d'ailleurs.

C'est donc la réalisation d'une sorte de rêve. Faire qu'un livre qui sera je l'espère utile aux auteurs en herbe puisse exister grâce à ma petite contribution, et soit publié chez mon éditeur préféré.

Ma petite pierre à l'édifice pour que la télévision comme le cinéma nous donnent à voir des histoires toujours plus belles et plus fortes.

En attendant de les écrire moi-même, avec mon compère Cédric.

26.10.05

Indien

Aujourd'hui, 26 octobre 2005, il fait beau.

Et chaud.

24.10.05

Téfal

Hier, il s'est passé un truc important.
Gaëlle et moi sommes allés faire nos courses à Monoprix et tout à coup, en passant devant le rayon ustensiles de cuisine, elle me dit: et si on changeait de poêle ?

Un peu déstabilisé, j'ai finalement dit oui.
Bon, il faut dire que la poêle qu'on utilisait jusqu'alors avait fait son temps et qu'il était impossible d'y cuire le moindre truc sans que la moitié du truc en question reste attachée au fond.

On a donc racheté une poêle Téfal toute neuve (28cm).
Et ce midi, alors que j'étais seul à la maison je l'ai étrennée.
Wouaaahhh!

Comment dire... je me suis fait deux oeufs sur le plat, dans cette nouvelle poêle toute belle, lisse comme la peau d'un bébé dans une pub à la télé, pure comme les larmes d'une vierge, j'y ai cassé les oeufs, je les ai regardés frétiller sur le revêtement magique et, quand je les ai faits glisser dans mon assiette, j'ai ressenti un frisson, mieux que ça, une sorte de vertige orgasmique inexplicable.

Comprenez bien: ils ont glissé dans mon assiette, sans que je n'ai nullement besoin d'avoir recours à une spatule ou autre ustensile.
J'ai simplement pris la poignée de la poêle, j'ai dirigé celle-ci au-dessus de mon assiette, j'ai légèrement incliné le poignet et hop, mes deux oeufs ont glissé comme un surfeur sur une poudreuse immaculée.
La classe, le pied, un petit bonheur comme il en existe rarement, un de ceux qui vous surprennent au moment où vous vous y attendez le moins.

Un cadeau. Oui, un cadeau du ciel.

Et qui, une fois l'émotion passée, m'a fait prendre conscience de deux choses:

1- Le bonheur est à portée de main, inutile d'aller le chercher sur les hauteurs de l'Himalaya.

2- La femme est l'avenir de l'homme. Parce que c'est toujours par elles que les changements majeurs se produisent.

Y'a des jours comme ça...

17.10.05

AMI-AMI VICE

Voilà ! Comme ça, y'aura plus de remarques désobligeantes, c'est sûr !

15.10.05

À nous l'Amérique !

Autant j'étais un peu abattu il y a trois jours, vaincu par un nouvel été qui me narguait et la sensation que je voguais sur des chemins qui ne mènent nulle part, autant maintenant, après des RDV plein de promesse, je me sens totalement revigoré. Une nouvelle jeunesse!

Jeudi soir, des gens super gentils et dont la foi déplacerait des montagnes nous ont offert à manger et ouvert les portes d'une aventure qui peut s'annoncer passionnante. Une série d'histoires courtes dans le créneau d'Un gars, une fille ou de Caméra café, avec en toile de fond, la cause des handicapés à défendre.

Et vendredi, une réunion de plus deux heures avec les producteurs de Pitbull Films pour parler de "Marina", un scénario de long métrage qui peut lui aussi donner quelque chose de très bien.

Et dans les deux cas, une belle confiance a été accordée au duo de scénaristes que nous formons, Cédric et moi.

En plus, mardi matin nous sommes conviés dans les nouveaux bureaux de Pitbull pour un brainstorming consacré à trouver des idées de remplacement pour une série "jeunesse" de France 2.

Alors elle est pas belle la vie ?

Je sais bien que pour l'instant on n'a encore rien signé, mais je sens que les astres sont favorables.

On va les bouffer !

12.10.05

Gérer l'attente

J'envoie un mail plein d'enthousiasme à mon pote Cédric, pour lui dire que j'avais plein de supers idées pour notre scénario en cours, et voilà qu'il me répond, en substance: "Faut que t'apprennes à gérer l'attente, parce que ton cour va pas tenir".
Bon, j'imagine qu'il voulait dire "ton coeur", mais quand même, qu'est ce que c'est que ce message ?

Parce que j'en ai marre à la fin de gérer l'attente. De toujours voir repoussés les RDV pour les projets, d'attendre les coups de fil de producteurs qui ont mieux à faire que de nous signer des contrats, d'être sur le point de, sans jamais conclure.

Gérer l'attente, il en a de bonnes lui.
Et Tom qui est là sans être là, qui sera là, mais quand ? on sait pas vraiment.
Et cette p... de b... de traduction qui n'en finit pas de finir et qui me plombe mes journées à raison de 12 heures pas jour au lieu de me laisser profiter de l'été qui fait un rappel...

Gérer l'attente, ben voyons.
J'ai tout à coup l'impression que toute ma vie n'a été qu'une gestion de l'attente, un parcours de patience et d'abnégation, tout ça pour en arriver où ???
Ouais, je sais Jule, dans mon cul.

Et pour une fois, je crois bien que tu as raison.

8.10.05

L.W.


Eh bien j'ai le plaisir de vous annoncer que, tout comme son collègue Timsit, Lambet Wilson a été très sympa quand je lui ai demandé de déplacer sa chaise et que je me suis permis d'ôter les quelques pellicules qui ornaient ses épaules.

En plus, il avait plutôt des choses intéressantes à dire, ce qui n'est pas si fréquent chez un acteur.
Tenez, prenez par exemple... non, finalement je ne vais citer personne, ce n'est peut-être pas le moment de se fâcher avec ces gens-là, on ne sait jamais...

Ah, une dernière chose, pour vous mesdemoiselles ou mesdames:
vu les regards langoureux qu'il m'a glissés tout au long de l'émission, je ne pense pas qu'il puisse vous faire grand mal.

Encore un mythe qui s'effondre...

6.10.05

Le cas Lambert


Je viens d'apprendre que Lambert Wilson serait l'invité de Face à l'image samedi prochain.

Acceptera-t-il lui aussi de déplacer sa chaise sans sourciller ?
Suspense...

3.10.05

La crème




Vous ai-je déjà raconté que je suis un spectateur privilégié d'une émission de télévision de grand standing ? Non ?

Bon alors en deux mots, pour gagner mon pain quotidien, je travaille sur l"émission Face à l'image, diffusée tous les samedis à midi sur France 2. C'est une sorte de résumé intelligent de l'actualité de la semaine, en images et avec des invités.
Et qui dit invités, dit souvent célébrités, people, et comédiens.

Et justement, ce week-end, Patrick Timsit était le fil rouge de l'émission. Alors comment il est au naturel Pat, vous entends-je dire l'eau à la bouche ?
Eh bien il est plutôt sympa. En tout cas il ne m'a pas envoyé promener quand je lui ai demandé de déplacer sa chaise de 5 cm. Rien dit non plus quand j'ai épousseté discrètement sa veste pour en chasser les vilaines pellicules. Bref une crème.

En parlant de crème, ça me fait penser que pour le réalisateur-scénariste (en devenir, comme l'autre là) que je suis, le fait de travailler sur une émission comme celle-là, c'est une sorte de supplice un peu comparable à celui du diabétique qui passe tous les jours devant une belle pâtisserie et qui n'a pas le droit de toucher aux gâteaux.

Car enfin, tous ces comédiens et comédiennes qui défilent chaque semaine sous mes yeux ébahis, je les imagine dévorant mes scénarios allongés sur leur sofa, puis devant ma caméra, prêts à s'élancer au son de mon "Action!". Je les vois monter sur la scène des Césars et me remercier publiquement de les avoir choisis pour le rôle qui changé leur vie...

En attendant, je leur demande de déplacer leur chaise et je leur dis de faire attention à la marche quand ils s'en vont.

C'est émouvant quand même, un début de carrière...

25.9.05

Sublime, tout simplement

La vie parfois n'est pas simple.

Hier soir, j'étais invité avec ma compagne à une petite soirée entre amis. Une de ces soirées ni tout à fait parisienne, ni tout à fait bélassienne, puisqu'elle se déroulait dans la banlieue lointaine de Paris, pas assez loin pour s'appeler la province, mais pas assez proche non plus pour sentir la pollution.

Toujours est-il que ce fut une excellente soirée, nourrie des jeux de mots habituels, de bon vin et d'une délicieuse palette à la diable (et non palette du diable, comme certains tendent parfois à le croire).

Une soirée qui démarra toutefois assez tard, puisque mon compère Cédric et sa compagne arrivèrent avec plus de deux heures de retard, constatant non sans amertume qu'à cette heure tardive, on ne servait plus l'apéro.
Le visage encore marqué de Cédric témoignait du violent échange qu'il avait dû avoir avec son amie dans la voiture, tous deux s'étant égarés du côté de Versailles sur les mauvais conseils de Mappy (enfin c'est l'explication qu'ils ont avancée).

Finalement, après deux ou trois blagues salaces dont seul Julien (lui aussi présent avec sa compagne) a le secret, l'atmosphère se réchauffa.
Un excellent repas, la gentillesse de nos hôtes, une jolie maison dans laquelle il fait bon festoyer, il y avait tous les ingrédients pour passer une merveilleuse soirée.
À l'issue du repas, je pensais que Julien allait proposer un concours de pets, mais finalement nous nous décidâmes pour un Trivial Pursuit années 80. Des années au cours desquelles j'étais déjà pleinement engagé dans la vie active, pendant que mes amis d'un soir en étaient encore à percer leurs premiers boutons d'acné devant la glace de la salle de bain.
Bref, je les laissai faire une démonstration de leur impressionnante culture, de Dynastie à Alain Prost, avec la satisfaction de les voir enfin gagner une partie de quelque chose.

Mais pourquoi la vie n'est-elle pas si simple, me direz-vous ?
Eh bien parce qu'au même moment, sur TF1, Nolwenn Leroy était en train de faire une époustouflante prestation dans l'émission "Les Fans et les chansons d'abord", ayant pour l'occasion emprunté les traits et la gestuelle de Meuriah Caeurey (Mariah Carey quoi) et que je n'étais pas devant ma télé pour voir ça. (ici)
Heureusement, il y a internet, et j'ai pu me faire une séance de rattrapage en rentrant.
Il a suffit qu'elle paraisse, dans le scintillement de mon écran d'ordinateur, que sa voix emplisse la pièce pour qu'aussitôt le sol se dérobe sous mes pieds, que l'ivresse que n'avait pu me procurer tout l'alcool ingurgité dans la soirée m'emporte vers les rives du Sublime.
Oublié le visage défait de Cédric à son arrivée, oubliés les efforts pour sourire aux blagues usées de Julien, oublié même (et c'est impardonnable je sais), le sourire de Patricia et Olivier qui avaient mis les petits plats dans les grands pour nous recevoir.
Nolwenn était là, et même si elle s'était cachée sous les traits de Meuriah Caeurey (Mariah Carey quoi), sa voix puissante et sensible, le charme de sa grâce (ou inversement) m'emportaient dans une puissante extase. Elle chantait pour moi seul comme au premier matin du monde. Elle me tendait la main, plongeait ses yeux dans les miens, semblant me dire: viens, finies les soirées à moitié provinciales, les blagues à base de jeune mariée, les jeux de société défraîchis, désormais ce sera toi et moi, unis pour l'éternité dans la douceur de ma voix, la profondeur de mon regard, la soie de ma peau...

C'est à ce moment que ma compagne a fait irruption dans la chambre, m'ordonnant d'aller me laver les dents.

Non, parfois la vie n'est vraiment pas simple...

21.9.05

Déjà-vu

Oui je sais, cette dernière semaine, j'ai été assez silencieux et j'en ai inquiété plus d'un(e). Mais je vous rassur...

... pardon ?... du plagiat...? quelqu'un a déjà raconté ça ?... qu'est-ce que j'en sais moi ?

Bon, alors je vais vous parler de "Marina", mon 3ème scénario de long métr...
Hein ? Ça aussi il l'a dit ???

Alors vendredi prochain, si le temps se maintient, j'ai un tournage de prévu avec Julien Eger et... Quoi ?... Ne me dites pas que...

Bon ben qu'est-ce qu'il me reste si quelqu'un s'amuse à raconter ma vie avant que je ne le fasse...!

Bon alors... aujourd'hui, il a fait beau. Un peu frais ce matin, mais en même temps, l'été est fini, hein...

Voilà.

17.9.05

Écran noir

Je ne sais même plus à quoi ressemble une salle de cinéma.

Entre la traduction de mon bouquin (en verrai-je un jour le bout ?),
l'aménagement de l'appartement pour accueillir Tom, les petits boulots
alimentaires parce qu'il faut bien nourrir mon banquier et la lecture
régulière de blogs plus ou moins intéressants, il ne me reste plus un
instant pour aller voir des films sur grand écran, là où ils doivent être
vus.

Et un réalisateur qui ne va plus voir de films, c'est un peu comme un
plombier qui ne se laverait plus, un cordonnier qui marcherait pieds-nus ou un électricien qui ne serait au courant de rien.

Bref, je me sens mal. Alors soyez sympas, si vous avez vu The Island,
Charlie et la chocolaterie ou Bonbon le chien, faites-moi un peu rêver...

Ne me racontez surtout pas le film, mais décrivez-moi la salle...

Merci.

11.9.05

Clé en main

En ce moment, Ikéa est mon ami.
Il faut dire que l'arrivée d'un petit bonhomme dans la famille, ça chamboule tout.
La chambre devient le bureau, le bureau devient la chambre et le salon devient... un joyeux bordel !
Bref, le concept Ikea est une des rares preuves de l'existence de Dieu tant il est simple, pratique et il faut bien le dire, à la portée de ma bourse.
Le plus magique dans l'histoire, c'est cette petite clé fournie avec chaque meuble à monter soi-même. Autrement dit, à l'aide d'un outil tellement sommaire que le premier hominidé venu aurait pu l'inventer, on érige en un temps record des cathédrales de bois stratifié. Un vrai tour de force.

Et je me prends à rêver de l'existence d'un tel magasin pour les scénaristes.
On déambulerait dans les allées en poussant un caddie, à la recherche d'une bonne histoire.
Entre le rayon "Romance qui finit bien", "Thriller psychologique" ou "Comédie musicale", on n'aurait que l'embarras du choix.
Il suffirait de passer à la caisse avec le paquet contenant tous les ingrédients du parfait scénario: un thème fort, une dramaturgie sans faille, des personnages attachants, une poignée de rebondissements, et la petite touche d'émotion vraie pour couronner le tout.

De retour chez soi, il n'y aurait plus qu'à déballer tout ça puis, à l'aide du mode d'emploi rédigé en plusieurs langues, d'emboîter facilement les différents éléments les uns dans les autres. Pour se retrouver quelques minutes plus tard avec une belle histoire prête à affronter le regard des producteurs. Un scénario en béton. Clé en main.

Et puis, pendant que j'assemblais mes panneaux de particules, à genoux sur la moquette, je me suis rendu à l'évidence. Et l'ego dans tout ça ? Comment satisfaire ce fameux ego de l'auteur en ayant recours à un procédé si peu glorieux...?
Pourquoi se priver de la fierté d'avoir pondu une histoire originale ? Pourquoi prendre le risque de fuir son propre regard dans le miroir de la salle de bain ?

Non, décidément, rien ne remplacera la sueur, les efforts, la torture de l'idée qui vient et qui s'en va, les feuilles de papier qu'on froisse rageusement avant de les lancer dans la corbeille...
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire comme disait l'autre. Et il avait bougrement raison.

Quel plaisir au contraire d'être un auteur, un vrai, celui qui invente, qui se bat et qui triomphe. Celui qui gagne sa place à la cérémonie des Césars, devant lequel le Tout-Paris s'incline parce qu'il reconnaît l'importance de son rôle dans l'alchimie complexe du cinéma.

Un rôle-clé, en quelque sorte.

10.9.05

L'amitié dangereuse

Je vous parlais précédemment de ce garçon que j'ai recueilli et qui, après avoir largement profité de mes connaissances scénaristiques et de ma PS2, clamait désormais à qui veut l'entendre qu'il est capable de réécrire la Bible en 24 heures, et en mieux.
Et bien voilà qu'il me reproche à présent d'avoir posté une photo de lui qui ne le met pas en valeur !

Avant que toute cette affaire ne tourne à un remake de "Liaison fatale", je m'empresse de republier une photo dans laquelle, je l'espère, il se reconnaîtra enfin...


Comme si j'avais que ça à faire...

8.9.05

La pitié dangereuse

Lorsque ce type m'a supplié d'écrire avec lui, il était dans une mauvaise passe. Il venait de lâcher un boulot de fonctionnaire pour se consacrer à l'écriture scénaristique, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il était pas loin de se jeter d'un pont.

Bon coeur comme je suis, j'ai eu pitié de lui et j'ai dit oui.

Il a levé vers moi un regard plein de gratitude, ce genre de regard qu'ont les chiens quand vous avez prononcé le mot "promener".
Alors il est venu chez moi , et je lui ai offert un café. Il a tout de suite repéré la PS2, mais j'ai eu peur qu'il me la pique, alors je lui ai dit: "bon si on s'y mettait à ce scénario ?"
Il a remué la queue (il fait toujours ça, ça doit être un tic), et on s'est mis à lancer des idées en l'air. Peu à peu, on a construit un séquencier, puis une continuité dialoguée (ça lui fait plaisir de penser que c'est lui qui l'a écrite, alors si vous le croisez, soyez sympa de pas le contredire).

Le titre ? Pornoland. Ça, c'est vraiment lui qui l'a trouvé.

Peu à peu, une confiance s'est établie, il est revenu plusieurs fois (j'avais peur qu'il reste coucher), je lui ai permis de toucher à la PS2. Je l'ai même laissé gagner quelques parties de GT3 ou de WRC4, histoire de renforcer son estime de soi.

Et qu'est-ce que j'apprends aujourd'hui? Que monsieur fait le cador sur son blog (Chronique d'un scenariste en devenir), qu'il fait croire à tout le monde que je lui dois tout, et que dans le duo que nous formons, il est la pierre angulaire.
Bafouant le plus élémentaire respect pour des gens aussi importants que Francis Weber ou Yves Lavandier, il y tourne en dérision tous les principes de la dramaturgie que je lui ai patiemment inculqués.
Il jette au feu tous les précieux manuels qui ont aidé à bâtir les chef-d'oeuvres du cinéma mondial. Il piétine la mémoire de Sir Alfred Hitchcock pour mieux se livrer à l'hérétique adoration d'un clone de cinéaste en la personne de Michael Bay...

Tout cela est bien navrant me direz-vous. Je sais. Mais ce qui est plus triste encore, c'est que je ne peux plus me passer de lui. Il est pour moi ce que la cigarette est au fumeur cancéreux, un mal nécessaire.
Je me surprends même parfois à me dire qu'il est mon ami. Quand j'ai une idée de scénario, je pense tout de suite à la façon dont il pourrait rebondir dessus. Quand j'imagine un bon jeu de mots, c'est à lui que j'en réserve la primeur. Quand il vient à la maison, le café est déjà prêt, avec les nounours en chocolat à côté...

Alors je mets en garde les jeunes âmes qui liraient ce blog: si vous croisez un jour quelqu'un dont les yeux vous implorent jusqu'à vous émouvoir, fuyez.
Fuyez à toutes jambes, car oui, vraiment, la pitié peut être dangereuse.

7.9.05

Réfléchissez

Si vous ne le saviez pas déjà, (je pense notamment à mes lecteurs du Japon ou de la Nouvelle-Guinée, salut amical à eux), si vous ne le saviez pas déjà, disais-je (ça ne concerne pas bien sûr ceux à qui je l'ai déjà dit), donc si vous ne le saviez pas déjà (comment ça y'a des répétitions ? Mais je fais ce que je veux ! C'est mon blog oui ou non ?)

Bref, je suis en train de faire la traduction d'un livre.
Quelle idée j'ai eue là !!

Au gré de mes pérégrinations à travers le Web (je laisse à Jule le temps d'ouvrir son dictionnaire. C'est bon ? On t'attend mon gars !) j'ai repéré sur un site américain un bouquin traitant de la psychologie des personnages. Une sorte de manuel à l'usage des apprentis scénaristes (ferme la bouche Cédric), pour leur apprendre à créer des personnages authentiques.

Génial je me dis ! Ni une ni deux, je décroche mon téléphone, enfin je l'enlève de son bloc, la base là, où on le recharge, et j'appelle les Éditions Dixit, célèbres pour leur impressionnant catalogue d'ouvrages sur le cinéma et l'audiovisuel en général.

Et là, bingo, ils me disent que ça les intéresse. Oui, vous avez bien entendu, ils sont d'accord pour que je le traduise et pour le publier!
Je raccroche mon téléphone, enfin il tombe par terre, je le ramasse et je le repose sur son truc là, et je saute en l'air de joie.
Pour me figer d'un seul coup. Je viens de réaliser: je ne suis pas traducteur!

Bon, la première angoisse passée, je me dis que maintenant on est au pied du mur (aux pieds ? ça a combien de pieds un mur ??) et qu'il va falloir trouver une solution.
Donc, j'ai trouvé une solution.
Voilà, c'est une belle histoire, non ?

Ça, c'était l'année dernière. Maintenant, il faut que je rende ma copie pour le 15 septembre. C'est-à-dire dans une semaine.
Et il me reste le quart du bouquin à faire...

Comme quoi, un conseil, avant de vous emballer pour des trucs comme ça, réfléchissez un peu, hein!!

6.9.05

Virtuel

Bon ça fait cogiter dites-donc un blog.
Avant j'étais tranquille, je faisais mes petites journées comme ça, dans l'insouciance de mes 20 ans (oui bon, fois 2, ça va!) et maintenant je me mets à penser.
Et à quoi je pense ? Ben en ce moment, surtout à lui.

Pour l'instant, il est gros comme mon poing, grand comme une promesse.
Il gigote dans le ventre de sa mère, l'empêche de bien dormir et lui donne des envies de cookies bio au chocolat.
Pourtant... pourtant nous ne sommes toujours que deux, elle et moi. Il n'y a que deux assiettes sur la table, deux brosses à dents dans le verre, quatre chaussons au bas du lit.
Tom va venir, Tom sera là, mais pour l'instant Tom est virtuel. Une image sur un écran, une représentation de bébé, la manifestation d'une vie sans sa présence réelle. Bizarre.

Et moi, pendant ce temps, j'écris des scénarios, je réfléchis à des histoires, à des films, j'imagine des personnages. Mais rien n'est encore abouti, rien n'est signé comme l'on dit. Ce ne sont que des idées de films, des idées d'histoires. Je suis un auteur en devenir, un réalisateur potentiel. Virtuel.

Et je me demande si ces histoires, Tom pourra les lire un jour, les voir sur grand écran, si sa réalité rencontrera leur réalité.

S'il pourra lire, aussi, ces quelques mots, ce journal dans ma tête, ces doutes exposés.
Peut-être que, quand il sera en âge de les lire, ces pages auront disparu, avalées dans l'immensité du Web, oubliées dans les limbes de la bande passante. Virtuelles....

5.9.05

Moins cher qu'un psy


Mon camarade Cédric me dit: "Tu sais quoi ? J'ai créé mon blog!" Non, que je fais, c'est vrai ?" "Mais oui, j'y parle de tout et n'importe quoi, de ce qu'il m'arrive, de mes projets, de mes doutes, je parle de toi aussi..."
C'est surtout cette dernière phrase qui m'a incité à aller y jeter un coup d'oeil.

Et en lisant, l'évidence m'a sauté aux yeux. Bon sang mais c'est bien sûr! Plutôt que de se faire suer à aller voir un psy, pourquoi ne pas plutôt raconter son petit bordel intime sur la toile. C'est moins cher, pas besoin de se déplacer, on peut rater une séance sans culpabiliser ni débourser, bref la Toile géante au service de ma santé mentale...
Allez, je suis convaincu, je déclare la cérémonie ouverte.

La bonne nouvelle pour vous, c'est que vous n'avez même pas besoin de vous forcer à faire des commentaires drôles, pertinents ou chiants.

Un petit raclement de gorge de temps en temps, un hochement de tête, ça me suffira.

C'est parti.

Aaaah, je me sens déjà mieux...