26.1.09

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Salut - je bosse - pas trop le temps - rdv chez Lise ce matin - pas de boulot pour personne - c'est la crise - penser comédie - retour maison - tiens j'ai reçu un séquencier de GDM - faut que je m'y mette - je m'y mets - pas trop le temps - je bosse - salut.

24.1.09

Saison 2

Eh bien voilà, hier c'était mon rendez-vous avec cette personne mystérieuse et si importante. Quelqu'un que je ne connais pas encore mais avec qui j'aurai d'autres rendez-vous, tous importants.

Bon, d'accord, la photo vous a mis sur la voie, mais reste une question: un gars ou une fille ? Ah, on fait moins les malins là, hein !

Allez je vous le dis, parce que ça me brûle les lèvres et que ça me rend tout chose.

C'est une petite princesse…

22.1.09

Du bon

Ma période de sérénité se poursuit. Malgré un test non concluant sur une série dont le concept et le ton restent encore une énigme pour moi (du daytime-ménagère-psy), malgré la chute de l'immobilier (j'essaie de vendre un studio qui perd chaque jour de sa valeur), et malgré ce froid pluvieux persistant (ça dure longtemps l'hiver ?).

Bref, je sens du beau, du bon, du bonnet, et je me dis qu'il va forcément se passer des choses, que nous n'avons pas travaillé en vain sur de nouveaux projets de série, et que l'expérience accumulée ces denières années va nécéssairement payer…

Et puis de toute façon, je sais aujourd'hui que tout cela n'est pas l'essentiel, même si faire un boulot qu'on aime reste indispensable.
L'essentiel c'est pour demain, avec un rendez-vous très attendu. Un rendez-vous avec quelqu'un dont je vous reparlerai plus tard…

18.1.09

Les conseils de Moloch

Moloch, scénariste, dessinateur et réalisateur de renom et de talent, m'a écrit un petit mot suite à la lecture de mon précédent post sur les mystères de l'Agessa et du système de cotisations des auteurs. Il m'a autorisé à le reproduire ici, afin que les jeunes scénaristes qui passeraient dans le coin aient un avis informé sur ce qui les attend quand leur chevelure se fera grisonnante… Merci Moloch !

"Bonjour,

Par le plus grand des hasards, en cherchant une info technique complémentaire à propos des AGESSA, je tombe sur votre blog et l'échange concernant la cotisation retraite...
Je vais apporter de l'eau à votre moulin, ou plutôt une vague acide.
Je suis scénariste, réalisateur et dessinateur, plutôt dans le dessin animé pour la partie cinéma, depuis une bonne trentaine d'années. Je suis également passé par la voie cruelle de l'initiation aux "droits" de l'auteur en France et à sa couverture sociale (plutôt petite et pas bien chaude).
Je peux ajouter à votre attention et à celle de tous les jeunes z'auteurs pleins de naïve fraîcheur, les gros pavés suivants:

- Si on s'amuse à calculer combien de points de retraite il faut cumuler pour toucher un revenu décent le moment venu, on s'aperçoit assez rapidement qu'il faudrait avoir gagné l'équivalent de 100 000€ par an pendant au moins trente ans. Or, un auteur qui gagne aussi bien sa vie, d'abord, c'est rare. Ensuite, si ça marche autant pour lui, il n'a pas à se soucier d'une quelconque retraite, les droits continuant à tomber année après année.
- Par ailleurs, un auteur digne de ce nom se bonifie -normalement- avec l'âge. Il meurt souvent au champ d'honneur, sinon en pleine gloire, du moins heureux d'avoir vécu de sa passion. Pourquoi devrait-il prendre "sa retraite" alors qu'il progresse constamment et que sa notoriété et ses revenus lui permettent d'exercer sa vocation dans une ambiance sereine et confortable??
- Enfin, tout récemment, un employé des AGESSA -fort aimable et prévenant par ailleurs- m'a confirmé la pérennité d'une situation surréaliste propre à notre univers professionnel. Si un "diffuseur" (tous supports confondus) "oublie" de s'acquitter de sa modeste contribution auprès des AGESSA, eh bien, oui, cher ami, c'est à nous de faire en sorte de le convaincre de payer sa dette, sinon, nous serons amenés à le faire à sa place! Et si nous refusons, tous nos droits de couverture sociale sont aussitôt effacés. C'est un trait de génie issu du Code de la Sécurité Sociale. Quant aux justificatifs de ces paiements à présenter une fois par an aux AGESSA, c'est également à nous de nous débrouiller pour les obtenir auprès de nos diffuseurs...
Alors si vos rapports avec ces mêmes diffuseurs se sont dégradés entre temps ou si le comptable est grognon, je vous laisse imaginer la tranche de bonheur que vous allez vous coltiner...

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

Mais, comme "ils" disent tous, quelle chance nous avons de faire un si beau métier...

Bien amicalement,

MOLOCH"

15.1.09

Agessa à payer ?? (jeu de mots)

On apprend souvent les choses dans la douleur.
Le statut de scénariste est assez récent pour moi, et plutôt obscur. Ça s'éclaircit, dans la douleur donc.

J'explique: j'étais tout content de vous dire, à la fin de l'année dernière, que je venais enfin de déposer mon dossier à l'Agessa, qui est (en principe) la sécurité sociale des auteurs. Et aujourd'hui, je reçois un "appel de cotisation" de leur part, dont la modique somme est de 1600 euros, payable avant le mois d'avril…
C'est qu'ils avaient oublié de me dire que l'Agessa n'est pas seulement la sécu des auteurs (pour laquelle chaque auteur cotise déjà à la source de ses notes de droits d'auteurs), mais qu'en plus ils récoltaient les cotisations pour la retraite des auteurs. Incrédule, je vérifie que sur chacune de mes notes d'auteurs il y a déjà une ligne correspondant aussi à une cotisation retraite, et j'explique au monsieur au téléphone que j'ai un peu l'impression de cotiser deux fois. "Ah mais oui mais non, me répond-il, la cotisation sur vos notes correspond à la retraite complémentaire. La demande qui vous est faite correspond à la retraite "de base"
Ah mais oui que j'lui dis, mais la retraite complémentaire, je la verse déjà à l'Ircec !
Ah, c'est bizarre, qu'y me répond à son tour. Vous devriez les appeler…"

Bref, vous n'avez rien compris, c'est normal, il m'a fallu du temps moi aussi, d'abord pour réaliser, ensuite pour assimiler.
Je vais donc résumer l'affaire, pour les jeunes scénaristes qui voudraient se lancer dans le métier, et puisque personne ne parle jamais de ces trucs-là, qui sont quand même importants:
- En tant qu'auteur, les productions qui vous payent vous envoient des "notes de droits d'auteur" (vos feuilles de salaire quoi), sur lesquelles figurent les cotisations retenues à la base (CSG, CRDS etc). Y compris la retenue Agessa correspondant à la sécu, et y compris la retenue Agessa correspondant à la retraite COMPLEMENTAIRE. Mais rien pour la retraite DE BASE. Vous devez donc payer celle-ci directement à l'Agessa. La cotisation représente 6,65% de ce que vous avez gagné dans l'année précédente en tant qu'auteur.
Pourquoi cotise-t-on à la source pour la retraite complémentaire, et pas pour celle de base, alors que la logique imposerait l'inverse ? Même le monsieur au téléphone n'a pas su me le dire. Et pourquoi je cotise aussi à l'Ircec, ce qui me fait une deuxième retraite complémentaire ? Et pourquoi, tant qu'on y est, je ne cotiserais pas à une troisième, voire une quatrième retraite complémentaire ? Autant de questions vertigineuses qui restent pour l'instant sans réponse.

Quoi qu'il en soit, il y a une seule chose à retenir là-dedans amis scénaristes, c'est que si vous voulez avoir une retraite qui vous permette de bouffer ailleurs qu'aux restos du coeur dans vos vieux jours, vous avez intérêt à mettre de l'argent de côté, pour constituer une cagnotte d'une part, et pour payer les cotisations Agessa d'autre part, puisque personne ne viendra vous les demander.

Ou alors, la seule chose à retenir là-dedans, c'est que quand on est scénariste, on a intérêt à mourir jeune…

Allez, Carpe diem !

14.1.09

Une étoile dans la nuit

Claude Berri est mort.
Ah, vous le saviez ? En fait, je voulais faire un post là-dessus hier, mais j'ai eu une journée chargée entre la réunion (excellente) des auteurs du groupe A de GDM et ces cons de cheminots qui m'ont faire perdre le reste de mon temps. D'ailleurs, juste en passant, je ne comprends pas: hier un prof s'est fait poignarder par un élève et les écoles sont toujours ouvertes ? Ils ont un train de retard dans l'éducation…

Bref, pour revenir à Berri, je voulais juste raconter à mon tour une anecdote, à la suite de mes confrères (Chabat, Esposito, Delon, Deneuve, enfin tout le monde quoi. D'ailleurs s'ils lisent ce blog, ils doivent se rappeler qu'ils me doivent une bouffe. A plus les potos).
C'était il y a quelques années, à l'époque où je rêvais encore les yeux ouverts, en pensant que j'avais le temps, et où je me disais que je serais un grand metteur en scène. C'était très exactement à l'époque du tournage de Une femme de ménage, que Berri était venu faire à Quiberon (pas le ménage, le film). Sur la grande plage de Quiberon pour être précis, celle qui avait vu naître mes premiers émois d'adolescent et mes premières interrogations métaphysiques, lorsque je contemplais la nuit étoilée, allongé sur le sable fin et blanc (enfin gris, c'était la nuit). Et dans ce décor qui "m'appartenait", Berri était venu tourner quelques scènes. Il avait installé son QG à L'Ile verte, le café qui déploie sa terrasse directement sur la plage, et je passais mes journées à le regarder travailler, diriger ses acteurs, relire son script, réfléchir, parler à ses techniciens. J'avais bien un scénario de comédie dans mes tiroirs que j'aurais pu, au flan, aller lui soumettre. Bien évidemment, téméraire comme je suis, je n'en ai rien fait. Peut-être mon destin à ce moment-là en aurait-il été changé, et je ne serais pas en train de vous barber avec mes souvenirs de 14, pris que je serais par le tournage de mon huitième film avec Adjani et Cassel…
Bon, c'est surtout qu'il m'aurait envoyer chier (Croyez que j'ai que ça à foutre ? voyez pas que je tourne un film, abruti ?). C'est qu'il avait son caractère, le Claude.
Ce qui m'avait frappé aussi, c'est qu'il avait l'air infiniment triste, de ceux qui ont vu leur vie fissurée par les malheurs, mais aussi de ceux qui ont lu tous les livres et goûter tous les plaisirs et pour lesquels la chair est désormais triste hélas, trois fois hélas.

En tout cas j'étais en vacances, il faisait beau, et ces quelques jours, un peu particuliers pour moi, restent un formidable souvenir.

Voilà, c'était mon anecdote sur Claude Berri, et je vais me recoucher, parce que demain, y'a école.

8.1.09

Reprise

Après un tour de France des familles, me voilà de retour à Paris. D'abord l'occasion de me dire que ça fait du bien de prendre l'air et de voir les gens qu'on aime et qu'on ne voit pas assez dans l'année. Mais aussi de me dire que partir a une autre vertu, celle d'être content de rentrer chez soi !

Qui dit reprise dit affaires qui reprennent, là où on les avait laissées. Mon compère Cedric étant parti dévaler des pentes qu'il est obligé de remonter avant de les redescendre (jamais vraiment compris l'intérêt), me voilà seul aux commandes jusqu'à cette fin de semaine. Envoi de notre test pour une nouvelle série énigmatique, point avec Makingprod sur la suite de GDM et les premiers retours de la chaine sur les synopsis (y'a encore du boulot apparemment, et je me demande s'il est possible qu'un jour auteurs et diffuseurs soient en parfaite harmonie à propos d'une simple histoire à raconter, ou si c'est dans leur essence même, au sens aristotélicien, d'être différents au point de devoir toujours voir les choses différemment…).
Sans doute également un point à faire sur nos projets pour internet.

Un peu de boulot, donc et heureusement. Parce que reprise de début d'année signifie aussi interrogations sur ce que sera cette année 2009. Après une année 2008 plutôt réussie ( P16, dirdecol sur GDM, écriture sur plusieurs polars…), on peut en effet se demander si on fera aussi bien, et avec qui. La crise est partout, et nos métiers ne sont pas épargnés. Frilosité des investisseurs, supression de la pub sur France TV. Les projets ne se bousculent pas.

Mais je reste confiant. Depuis le temps que je survis dans ce milieu hostile, je me dis que ça peut bien continuer encore quelques années. Pas de résolution particulière donc, juste poursuivre le chemin accompli, le regard vers l'horizon. Comme dit ma concierge, tant qu'on a la santé…

Bonne année à tous.