2.3.07

Fin de saison

Je ne suis pas du genre à raconter ma vie facilement.
Je ne suis pas à l'aise dès qu'il s'agit de révéler une partie de ce qui m'est personnel.
Je ne suis pas à l'aise quand il s'agit de dire des choses sans les dire, et qu'il faut s'autocensurer pour éviter de contrarier untel ou untel.

Pourquoi alors, me direz-vous, s'être lancé dans l'aventure d'un blog ? Eh bien précisément parce que c'était une aventure, un truc rigolo, nouveau, ou tout simplement possible, par la grâce de la technologie galopante.
Parce qu'il fallait essayer, et voir ça comme une expérience. De la même façon qu'il serait dommage de ne jamais se laisser pousser la barbe, pour voir comment "ça vous va" (Les filles peuvent se laisser pousser les poils des jambes si elles veulent, ça doit le faire aussi, dans le genre expérience).

Bref, this is the end, et ce blog, même s'il restera quelque temps encore sur la toile, ne sera plus mis à jour à partir du 9 mars prochain.

Il aura duré un peu plus d'un an, et dans la centaine de posts que j'ai écrits, il y a quand même une bonne tranche de ma vie et de son évolution, à un moment où les choses ont vraiment bougé, et incroyablement vite.
L'arrivée d'un enfant, un changement de métier, même si écrire et réaliser a toujours été l'objectif que je me suis fixé depuis l'âge de 12 ans…

En relisant des passages au hasard, je prends conscience du chemin parcouru, et même si ça n'émeut que moi, c'est déjà ça…

Je suis assez fier de ce parcours, et comme c'est la dernière fois que je peux fanfaronner, aucune raison de me priver.
Entre les doutes et les espoirs, parfois dans la même journée, les bonnes et les mauvaises nouvelles, il y a une dramaturgie qui se dessine, et qui ressemble finalement à la vie que je me voyais vivre.

Mais je n'ai jamais vraiment su ni compris quels étaient les lecteurs, une quarantaine chaque jour en moyenne, qui venaient ici régulièrement. Tant il est vrai qu'un lecteur ne prend de réelle existence que s'il laisse des commentaires. Autrement, il appartient au grand tout virtuel dont je parlais dès mon deuxième post.
Je ne saurai par exemple jamais qui est ce lecteur situé en Finlande qui visitait régulièrement mes pages. En tant que scénariste, c'est le genre de choses qui m'amusent et me fascinent, parce que j'aime imaginer les personnages et les histoires qui se cachent derrière.

Je m'aperçois, en rédigeant ce post, qu'on ne prend vraiment plaisir à écrire un blog que si l'on se met à parler de soi. Et c'est vraiment là toute la difficulté. Parler de soi pour parler de soi ne m'intéresse pas. Mais parler de moi à travers des personnages et des récits inventés, là oui, ça m'excite, et ça donne même tout son sens à ma vie.
Alors c'est ce que je vais continuer à faire. Je vais continuer à écrire, mais des histoires, dans lesquelles je mettrai un maximum de ce que je suis.
Et moi seul saurai où est le faux et où est le vrai.

Merci à ceux qui ont suivi ce blog, en particulier depuis le début, depuis cette petite photo d'échographie où l'on voyait Tom recroquevillé, attendant la sortie. Aujourd'hui c'est un petit bonhomme plein d'énergie et de sourires, et ce blog lui est bien évidemment dédié. Je vais en garder une trace pour qu'il puisse un jour, s'il le souhaite, relire les exploits de son père, au temps où il n'était pas bien riche, mais très heureux…

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais c'est pas vrai !...

Merde, le seul vrai blog d'un scénariste au travail... Je n'ai jamais laissé de commentaires (parce que je trouvais les posts toujours justes ou plutôt tes billets n'appelaient pas au genre de commentaire qu'il y avait sur celui de Cédric), mais là ça fait vraiment... chier...

En te lisant on se dit, apprentis scénaristes, au moins il y en a qui taffent, qui sont payé pour un métier difficile et fragile... une preuve de "la possibilité d'un scénariste" qui s'éteind ?...

Anonyme a dit…

Ah putain, la mauvaise nouvelle du jour... En espérant qu'un jour blogger te manque tellement que tu reviennes, tu ne serais pas le premier. Et on t'attendra les bras ouverts.

Cheers, JC!

Unknown a dit…

Terve
Effectivement, je crois que la réalité est beaucoup trop ennuyeuse et qu’il est préférable de s’évader dans le monde de la fiction pour imaginer une explication bien plus intéressante à ma localisation lointaine … ;-)
En tout cas, j’ai suivi ce blog avec plaisir… Kiitos !!

Anonyme a dit…

C'est bô !!!

Ca rime avec bravo et à bientôt ;)


PS: cela n'a rien à voir, mais je profite de ton blog pour recommander à tes 40 lecteurs quotidiens: "La vie des autres", ça aussi c'est bô, mais alors très très très bô.

j_christ a dit…

C'est drôle quand même. Il faut que j'annonce la fin de ce blog pour faire sortir les loups du bois ;)

Bon, quand je disais que j'avais du mal à imaginer quels étaient les lecteurs de ce petit journal dans ma tête, c'était vrai. Du coup ça me fait tout drôle de (presque) vous voir !

Ça m'émeut aussi, et je suis pas loin de verser une larme. Mais c'est vrai aussi qu'il est difficile de tenir un blog de scénariste au travail, sans rien pouvoir raconter des projets en cours.
Peut-être un jour, quand mon immense célébrité me permettra de tout dire sans que ça nuise à mon compte en banque ;)

En tout cas, merci de vos témoignages, ils me touchent vraiment.

Anonyme a dit…

Dommage de voir un blog de scénariste s'éteindre. Nous n'étions déjà pas beaucoup, nous voilà un peu plus seuls sur la toile.

De plus ton blog était vraiment interessant. Je propose 1 minute de silence.

Anonyme a dit…

Et après la minute de silence, nous hurlerons à la mort de ton blog...

En fait écrire un blog c'est comme être sur scène mais sans les applaudissements...

Unknown a dit…

Dommage ! j'aimais bien te lire !! j'espère que ce n'est qu'un petit au revoir de scénariste surbooké !
vivement ton prochain post ;-pp