
Maintenant que Tom va mieux, j'ai pu le confier à sa nounou quelques heures, le temps d'aller voir un drôle de film: Renaissance.
Drôle de film à plusieurs titres.
D'abord parce que j'en entends parler depuis au moins 2 ans, vu que ma chérie a travaillé dessus, dans l'équipe compositing (j'aime bien dire ça. Je suis fier).
Ensuite parce que c'est une sorte d'ovni, un film comme on n'en a jamais vu auparavant, tout en noir et blanc (sauf 3 ou 4 plans), en 3D faite à partir du procédé Motion capture, c'est-à-dire avec des vrais acteurs qui ont joué les scènes et dont on a ensuite reproduit les mouvements en images de synthèse, grâce à des capteurs et un savant dispositif de caméras.
Bref, un exploit technique, et une vraie fulgurance visuelle.
Chaque plan est un mini chef d'oeuvre, de graphisme, d'invention, de recherche dans le cadrage et dans le traitement, une claque esthétique comme j'en avais rarement pris auparavant dans une salle de cinéma. (Je m'étais déjà pris une claque au cinéma quand j'étais plus jeune, mais elle n'était pas à proprement parlé esthétique. Mais je m'égare).
Drôle de film enfin, parce que malgré ces évidentes qualités, je suis ressorti de la salle assez circonspect.
La faute au scénario diront certains. Peut-être, encore que je m'attendais à trouver le récit moins bien ficelé, au vu des critiques qui m'étaient parvenues, et j'ai été là encore agréablement surpris. Disons que le scénario est mieux que s'il était pire.
Non, mon trouble vient du fait que malgré une histoire qui se suit, malgré une atmosphère extrêmement bien rendue et riche, je n'ai pas réussi à m'intéresser plus que ça aux personnages.
Et je pense qu'on atteint là les limites de l'expérience 3D.
Je n'ai pas lu d'émotions sur ces visages recréés, un peu comme on peine à voir de l'humanité sur le visage figé d'une comédienne liftée à mort (je ne cite personne, je suis encore trop jeune dans la profession pour prendre le risque de me fâcher avec quiconque).
Les progrès techniques sont fulgurants, on redonne vie à des dinosaures et toutes sortes de créatures, mais il est rassurant de voir que, pour quelques temps encore, on ne pourra pas se passer des humains pour interpréter des humains.
La renaissance du cinéma attendra.