11.4.06

Tout le cinéma que j'aime

Il y a peu de films français, surtout récents, qui aient réussi à me mettre véritablement en émoi.
Jean-Philipe de Laurent Tuel est de ceux-là.

À partir d'un scénario intelligent et magnifique, défendu par des comédiens au sommet de leur art, voilà un film totalement jouissif. Et si je parle d'émoi, c'est parce que non content d'être une excellente comédie, il réussit également le pari d'être une histoire profonde, une de celles qui vous entraînent loin sur les chemins de l'interrogation existentielle.
Qu'aurait été Johnnny s'il n'avait pas été Johnny ? Peut-on passer à côté de son destin ? A-t-on toujours une deuxième chance ?
Des questions qui résonnent profondément en moi ces derniers temps, moi qui prends de l'âge, qui suis devenu père sur le tard, et qui crois toujours qu'on peut commencer une véritable carrière de cinéaste à 40 ans...

Alors oui, j'ai été emporté, bouleversé par cette histoire, je me suis identifié à ce Jean-Philippe qui est passé à côté de sa vie et auquel un fan aux allures d'ange-gardien à la Capra vient rendre l'espoir et la raison d'être.
Et les comédiens... Entre un Luchini qui peut enfin se laisser aller à en faire des tonnes sans que ce soit hors de propos, beuglant "Que je t'aime" en pleine rue, et un Johnny Halliday dans toute sa dimension ontologique, fatigué, usé, mais charismatique comme rarement un comédien français peut l'être, on atteint les cimes d'une émotion qui m'a cueilli comme un souvenir heureux.
Et je mentionne pour l'anecdote qu'une des plus jolies scènes du film se déroule à Quiberon, sur la plage qui a été témoin de mes plus gros chagrins d'adolescent transi, comme de mes plus grandes joies d'exister.

Merci donc à Christophe Turpin, le scénariste, d'avoir imaginé ce film, d'avoir su mener le récit jusqu'au bout sans décevoir, sans que jamais l'intérêt ne retombe, d'avoir ciselé des dialogues qui dans la bouche de Luchini se transforment en purs éclats de jouissance, d'avoir donné à Johnny le plus beau rôle de sa vie, et enfin d'avoir su faire d'une comédie un tremplin d'émotions pour penser nos propres vies.

Je crois même que je vais me faire offrir une compil tiens...

12 commentaires:

j_christ a dit…

Toi aussi t'as vécu des histoires d'amour sur la plage de Quiberon dans ta jeunesse ???

Anonyme a dit…

Rassure-moi et dis-moi que cette critique est à prendre au second degré ?!?!

Anonyme a dit…

Ou au centième...

j_christ a dit…

????

Anonyme a dit…

Ca rend sourd papi. Enfin, je vux dire ma puce.

Anonyme a dit…

J'ai bien rigolé, mais il y a quand même de grosses ficelles, et plein de trucs hyper prévisibles (en particulier la fin !). Et je n'ai pas du tout été convaincue par le jeu de Johnny...

j_christ a dit…

????

Anonyme a dit…

Ben les deux comiques, vous ressemblez de plus en plus ux deux vieux du bébête show.
Courage ma petite Aurélie.

Anonyme a dit…

Et il en faut pour les supporter ces deux là !
Mais c'est une question de fierté, je tiendrai le coup.

j_christ a dit…

????

Anonyme a dit…

Tu l'as dit, bouffi ! Ou ma puce...

Jule a dit…

Tout pareil que JC. J'aurais écrit cette critique si le CPE avait été maintenu (bordele !).

Je trouve le final simplement enormissime. C'est prenant, touchant, vibrant, et ca nous fait aimer Johnny (j'ai écouté "alumer le feu" en mangeant ma pizza en rentrant...si si !)

Bon Johnny chante mieux qu'il ne joue, mais je suis tellement impressionné qu'il ai accepté de se "parodier" ainsi ou du moins de jouer avec son image que je suis pret à tout oublier.

Et puis j'adore les guests stars. Y'en a deux dans ce films, mais elles valent leurs pesants d'or.

Nan, vraiment, ce film la, c'est du gros, du grand, du solide...

Il est terrible ! ;)