
C'est une victoire historique pour la chaîne, certes, mais c'est surtout la victoire de la dramaturgie. Du conflit en masse, des objectifs très forts, des enjeux extrêmes, des protagonistes courageux, des antagonistes terrifiants, des victimes, des victoires, des pertes et des défaites, des alliances et des trahisons, des rebondissements, et la vie qui vibre sous toutes ses couleurs, de l'angoisse à la frustration en passant par le déchirement des séparations, la perte de ceux qu'on aime, l'inquiétude, la faim, le froid, le regard perdu des enfants…
Tout cela raconté à un rythme d'enfer, sans temps mort et avec une extrême clarté.
Et qu'est-ce qui, dans l'Histoire, fournit tous ces éléments ? La guerre bien sûr. Le conflit extrême. Et ce n'est pas non plus un hasard si la série de Frédérik Krivine, "Un village français" a si bien marché et va continuer de le faire le mois prochain.
Alors, à quand tous ces "ingrédients" dans les fictions françaises non guerrières, pour ressentir les mêmes émotions, avec le courage d'aborder la gravité de la vie et l'extrême fragilité de notre condition ? À quand la fin des enjeux mous, des personnages jamais véritablement en danger, des méchants quand même pas trop méchants et des histoires qui ne font vibrer ni ceux qui les écrivent, ni la vie des personnages, ni celle de ceux qui la regardent ?
À quand ?