Pour faire mon devoir de scénariste, j'ai regardé la suite de Seconde chance, pour voir si ma première impression se confirmait.
Une première impression reste toujours une première impression (proverbe chinois) et je reste donc sensible au ton et au charme général de cette série.
Maintenant, force est de constater que passé la surprise, les lacunes commencent à se voir.
L'essai a du mal à se transformer, car on sent que les auteurs ne sont pas allés au bout de leurs ambitions. Et on sait tous, nous les auteurs qui travaillons dans le principe de réalité, que ce n'est pas forcément la seule faute des scénaristes. L'écriture d'une série est une longue aventure, je pourrais vous en parler pendant des heures… ;)
La sensation qui prédomine donc dans ces épisodes 3 et 4, c'est que le scénario tourné correspond à une V1. Chaque scène aurait méritée d'être retravaillée, pour qu'on en tire tout le "jus" dramaturgique. En l'état, les personnages prometteurs d'hier s'étiolent un peu dans des conflits qui ne démarrent pas, et Alice fait un peu du surplace.
L'intrigue B révèle encore plus ses défauts, car elle a moins de personnages derrière lesquels se cacher. Il manque au fils tennisman un antagoniste clairement identifié. On aurait aimé voir le joueur qu'il doit rencontrer et qui est susceptible de mettre une fin définitive à sa carrière. Sans la présence incarnée de cette figure inquiétante, on se désintéresse de la problématique de l'adolescent tourmenté.
Ce qu'a le mieux réussi la série, c'est de rendre immédiatement sympathiques quelques personnages clés (l'héroïne, qui tient majoritairement tout ça sur ses frêles épaules, la standardiste, le copain du resto italien…). Du coup, c'est surtout eux qu'on a envie de retrouver, en espérant à chaque fois que leurs aventures seront à la hauteur de l'attente qu'ils ont créée, par leur simple présence identificatrice.
Mais c'est là qu'on mesure le fossé qui sépare encore malheureusement la fiction américaine d'une certaine fiction française. L'exigence du récit, le bouclage de chaque scène, de chaque intention, la capacité à mettre la musique au bon moment, pour faire d'une scène un joli morceau de comédie ou un pur instant d'émotion. Ce que Desperate Housewives réussit à merveille.
Mais je salue l'initiative, l'effort de faire autre chose qu'un Plus belle la vie bis, l'effort d'apporter une fraicheur dans la réalisation, les décors, la lumière, le ton général…
Le progrès est en marche, et c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Les américains ont toujours été de merveilleux conteurs. Il nous reste à nous souvenir qu'à une certaine époque, nous avions aussi un savoir-faire en la matière. Un savoir-faire abîmé par des années de Julie, de Joséphine, et de tant d'autres femmes de lois. Ces véhicules d'idées démagogiques, tendant à nous faire croire que la vie est exempte de souffrances, y compris et surtout dans les commissariats. Cet opium du peuple pour les cerveaux disponibles.
Alors oui, tout le monde est encore un peu dans le brouillard, et avance à tâtons à la recherche de ses sensations, comme en convalescence. Mais j'ai le sentiment qu'au loin, la lumière brille, qui va nous permettre de recouvrer la vue…
Alice en est une des (petites) étincelles.
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4 commentaires:
Au moins cette série a le mérite de te rendre positif, voire plein d'espoir, et c'est pas si souvent ! ;)
Je crois qu'il en pince pour Alice... :)
Alice ou Megan ? Arggghhhh ^^
Ca suffit toi !
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