En ce moment, Ikéa est mon ami.
Il faut dire que l'arrivée d'un petit bonhomme dans la famille, ça chamboule tout.
La chambre devient le bureau, le bureau devient la chambre et le salon devient... un joyeux bordel !
Bref, le concept Ikea est une des rares preuves de l'existence de Dieu tant il est simple, pratique et il faut bien le dire, à la portée de ma bourse.
Le plus magique dans l'histoire, c'est cette petite clé fournie avec chaque meuble à monter soi-même. Autrement dit, à l'aide d'un outil tellement sommaire que le premier hominidé venu aurait pu l'inventer, on érige en un temps record des cathédrales de bois stratifié. Un vrai tour de force.
Et je me prends à rêver de l'existence d'un tel magasin pour les scénaristes.
On déambulerait dans les allées en poussant un caddie, à la recherche d'une bonne histoire.
Entre le rayon "Romance qui finit bien", "Thriller psychologique" ou "Comédie musicale", on n'aurait que l'embarras du choix.
Il suffirait de passer à la caisse avec le paquet contenant tous les ingrédients du parfait scénario: un thème fort, une dramaturgie sans faille, des personnages attachants, une poignée de rebondissements, et la petite touche d'émotion vraie pour couronner le tout.
De retour chez soi, il n'y aurait plus qu'à déballer tout ça puis, à l'aide du mode d'emploi rédigé en plusieurs langues, d'emboîter facilement les différents éléments les uns dans les autres. Pour se retrouver quelques minutes plus tard avec une belle histoire prête à affronter le regard des producteurs. Un scénario en béton. Clé en main.
Et puis, pendant que j'assemblais mes panneaux de particules, à genoux sur la moquette, je me suis rendu à l'évidence. Et l'ego dans tout ça ? Comment satisfaire ce fameux ego de l'auteur en ayant recours à un procédé si peu glorieux...?
Pourquoi se priver de la fierté d'avoir pondu une histoire originale ? Pourquoi prendre le risque de fuir son propre regard dans le miroir de la salle de bain ?
Non, décidément, rien ne remplacera la sueur, les efforts, la torture de l'idée qui vient et qui s'en va, les feuilles de papier qu'on froisse rageusement avant de les lancer dans la corbeille...
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire comme disait l'autre. Et il avait bougrement raison.
Quel plaisir au contraire d'être un auteur, un vrai, celui qui invente, qui se bat et qui triomphe. Celui qui gagne sa place à la cérémonie des Césars, devant lequel le Tout-Paris s'incline parce qu'il reconnaît l'importance de son rôle dans l'alchimie complexe du cinéma.
Un rôle-clé, en quelque sorte.
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8 commentaires:
Monter des cathédrales d'idées plus ou moins stratifiées est parfois plus facile que de se battre avec cet étrange outil ...
ça, c'est signé...
Bon agencement ;) !
Une petite info en prime: l'auteur de "Desperate housewives" a aussi participé à l'écriture d'une autre série culte que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître -"Golden girls"- dont je te livre une réplique culte:
"D:Is that all what you care about? Money and applause?
B: And sex, for which I usually get applause"
Si ça c'est pas du dialogue...
:))
Blaireau.
Bon.Ben je comprend mieux pourquoi Cédric donne plus de nouvelles. Il parle meuble en kit avec son nouvelle ami.
Moi les meubles en kit ca m'énerve. J'ai acheté une mezzanine, perdu la notice pour me retrouver avec une éspèce de sèche linge diforme et super encombrant. Me suis rabbatu sur le bon vieux hamac. Juste à attendre que les arbres poussent...
nouvelle ami, ou nouvel amie, au choix...
Ce Jule, quel talent pour brouiller les cartes...
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